Ma Vie: Chapitre 1 Tome 2

Salut à vous tous! Aujourd'hui, je vous poste "Ma Vie: Chapitre 1 Tome 2" qui est aussi disponible sur Wattpad, je vous le rappelle.

Merci de partager ce roman ou de mettre des commentaire... Ce roman participe au concours des Wattys2015!

Résumé:

"Le soleil dardait de ses premiers rayons la petite ville de Cleecity. Il n'y avait pas grand monde de réveillé pourtant. En même temps, il faut bien dire qu'il n'y avait pas beaucoup d'habitants non plus. Seulement quelques péquenots."
Mais c'est dans cette ville que vit Bree. Dans cet endroit sans embrouilles, elle avait semé la discorde. Partout où elle allait, elle détruisait tout. Et chaque fois ses parents devaient déménager une nouvelle fois. Mais cette fois, ils en avaient eu marre. Ils avaient décidé de continuer à vivre dans cette ville calme, tout en rejetant leur fille.
Bree, un soir, alors en voiture avec ses amis, conduisant en état d'ivresse perd les pédales au volant. Accident laissant des séquelles pour elle. Bree devient amnésique au lieu de mourir. Elle aurait surement préféré mourir plutôt que de vivre la vie qu'elle va devoir mener.
Commence alors une chasse aux souvenirs, car Bree va devoir tenter de rassembler ses souvenirs de son ancienne vie, agressive, dangereuse, pleine de bagarres, de vols et de beuveries. Elle va alors devoir choisir entre cette ancienne vie, ou prendre une énorme gomme et tenter d'effacer toutes ces années catastrophiques. Mais pas facile quand on est la personne la plus détestée de toute la ville, et que tout le monde vous connaît vous, et votre réputation...
"J'ai voulu écrire un livre qui nous oblige à nous faire nous souvenir des choses importantes, de nous montrer des moments durs de la vie, et de nous faire aimer la vie plus que jamais."
!Les informations sur l'amnésie sortent de mon imaginaire, et ne sont pas toujours exactes!

Quelques Mois Plus Tôt - Avant

Le soleil dardait de ses premiers rayons sur la petite ville de Cleecity. Il n'y avait pas beaucoup d'habitants. Seulement quelques péquenots.

Bree les observait sortir de leur maison en bois, un par-un, à travers la vieille fenêtre de la cuisine.

C'était un coin paumé, en plein milieu de la pampa. Un vieux village. Avec de vieilles maisons. Habités par des vieux. Génial.

Elle ne s'appelait pas Bree de son vrai prénom. C'était juste son surnom depuis toujours. Du haut de ses dix-sept ans, Bree avait sans cesse compliqué la vie de ses parents. Ils avaient dû déménager de nombreuses fois. Ca finissait toujours de la même manière. Dans la rue, elle était mal regardée, parce qu'elle faisait les quatre cent coups avec ses amis -pas du tout fréquentables, selon ses parents.

La dernière fois, ses parents ne l'avaient pas sermonnée, ne l'avaient pas privée de tout et de rien. Non. Ils avaient fait leur cartons, pour la campagne. Là où il n'y avait rien. Enfin, de l'avis de ses parents. Mais, il suffisait de suivre la petite nationale sur une trentaine de kilomètres, environ, et on arrivait en ville.

Là-bas, elle y avait rencontré Sydney et sa bande d'amis. Avec eux, c'était génial. Et puis, au moins, pour une fois, elle ne dépensait pas tout l'argent qu'elle gagnait en vendant les savons fabriqués par sa mère en cigarettes. Ils lui en donnaient, gratuitement. L'avantage, avec eux, c'étaient qu'elle pouvait aller en boîte quand elle voulait. C'était drôle de sortir, et d'insulter tous les passants. Parfois même de leur piquer un peu de monnaie, au passage. Bree n'avait jamais été aussi loin, auparavant, mais, si elle suivait les autres, elle serait plus facilement acceptée.

Dans son village, il n'y avait que Cassandra qui avait son âge, et avec qui elle allait en ville, de temps en temps, pour faire du shopping. Mais elle n'aimait ni les boîtes, ni les cigarettes, ni Sydney et toute sa clique, et puis, elle ne restait jamais longtemps avec Bree. Bon, il y avait aussi Pete, qui avait son âge. Mais lui et Bree ne s'entendaient pas. Il préfèrait traire des brebis plutôt que d'aller en ville.

Bree ouvrit la porte d'entrée en bois. Soudain, tous les habitants se retournèrent vers elle. Ils lui jetèrent tous un regard noir. Bree n'y fit même pas attention. Elle avait l'habitude. On ne pouvait pas vraiment dire qu'elle était appréciée, à Cleecity.

Quelques Jours Plus Tôt - Avant

"-Je ne sais pas ce que tu as encore fait, mais cette fois, on ne déménagera pas! s'époumona la mère de Bree dans la cuisine.

-De toute façon, à chaque fois qu'on déménage, ça finit toujours de la même manière! s'énerva son père."

Ca, c'était complètement faux. Ce n'était jamais la même chose. La dernière fois, quand ses parents avaient été la chercher au commissariat de police, alors qu'ils habitaient à Los Angeles, c'était pour vol de voiture. Mais ce n'était pas vrai. Elle n'avait pas volé de voiture. Elle avait juste regardé Ana. Et, parce qu'elle était sur les lieux au moment du vol, elle avait été conduite au commissariat. Là-bas, elle avait nié les faits. Elle avait été lâche. Mais de toute façon, elle s'en fichait, les policiers ne l'auraient pas cru. Cette fois, ça avait été une bonne chose que ses parents déménagent. La vengeance d'Ana aurait été terrible. Mais si elle avait su que c'était pour habiter dans un village peuplé par une petite cinquantaine de petits vieux, en bord d'autoroute, elle se serait méfiée.

Elle ne comprenait pas pourquoi ses parents étaient autant attachés à ce village où il n'y avait rien. Il y avait peu d'électricité, pas d'Internet, pas de portables. Rien. Un parfait village d'ermite. Isolé. Une fusillade aurait eu lieux, personne n'aurait été au courant. En même temps, jamais il ne pourrait y avoir de fusillade. Cleecity ne figurait même pas sur une carte!

Le seul moyen de rester en communication avec le monde extérieur était le journal du dimanche matin. Ou bien d'aller en ville. C'était ce que faisait Bree.

"-Pourquoi tout le monde te regarde mal, encore une fois? s'époumona sa mère. J'en ai marre de subir les conséquences de tes actes! Quel est encore le "bon plan" dans lequel tu t'es fourrée?

-Je ne fais rien de mal, je vous jure!"

Bree savait aisément que ses parents ne la croiraient pas. C'était comme avec les policiers. C'était juste pour le plaisir de mentir. Et puis, entre autres, à quoi ça servait de dire la vérité, et de se faire encore plus crier dessus, alors que dans dix ans, les vieux seraient enfermés dans leur tombes? Ca ne servait à rien. Elle savait que si un jour elle disait ça à ses parents, ils l'enverraient devant un peloton d'exécution. Parfois, il valait mieux privilégier le silence.

"-C'est ça. Si j'apprends quoi que ce soit... tenta de se calmer son père."

Il valait mieux que personne ne dise rien. Sinon, elle se vengerait. Sur. Enfin, si elle en avait le temps..

Quelques Minutes Plus Tôt - Avant

Bree sortit de la ruelle sombre où ils avaient l'habitude de garer les voitures, à toute allure.

"-Tu es sûre que tu veux conduire? s'enquit Sydney.

-Mais oui! Pourquoi je ne pourrais pas conduire MA voiture?! s'exclama Bree, d'une voix lointaine."

Ce soir, ils avaient énormément bu. En sortant de la boîte, ils avaient piqué le porte-monnaie d'un homme d'affaire encore dehors à 23h. Et là, Sydney avait décidé de raccompagner Bree chez elle.

Pour Bree, c'était une nouveauté. Elle n'avait encore jamais bu. Malgré que ses parents le soupçonnent. Mais ce n'était pas parce qu'ils la soupçonnaient qu'ils avaient raison. Ils la soupçonnaient aussi de faire des braquage et de se droguer. Pour autant, Bree n'était jamais allée aussi loin.

Elle contourna une rue. Une femme d'environ 35 ans et sa petite fille avaient failli se faire écraser à cause de Bree qui roulait à folle allure.

"-Vous auriez pu nous tuer! s'emporta la femme.

-Et alors, rétorqua Bree. Vous seriez passée avec votre môme sous mes roues, ça ne m'aurait rien fait!

-Euh... Excusez-la... Elle est... Un peu... Perturbée... répondit Sydney d'une voix pleine de gêne.

-N'importe quoi. Je vais très bien!

-Bon courage, conclut la femme avec un soupir, à l'intention de Sydney.

-C'est vraiment dangereux que tu conduises. Tu n'as pas l'air d'avoir toutes tes cases!

-Merci de t'inquiéter pour moi, mais je vais très bien!

-Fais comme tu voudras! soupira Sydney. Mais fais gaffe. La route est glissante. Il pleut.

-Je sais conduire, quand même! Sinon, t'as qu'à sortir de ma bagnole!"

Sydney ne répondit pas. Mais elle aurait mieux fait de sortir. Car, Bree ne réussit pas à diriger la voiture dès le premier virage. La voiture tomba dans le ravin, puis se retourna, les phares étaient cassés. Le klaxon ne fonctionnait plus. Elles n'avaient aucun moyen de se faire remarquer.

Puis soudainement, Bree vit un cercle noir tournoyer. Il était de plus en plus grand, et il cachait sa vue. Juste après, ce fut le noir total.

6 Heures Plus Tard - Pendant

"-Elle avait environ 3.9 grammes d'alcool dans le sang au moment où ils ont retrouvé la voiture.

-A quelle heure?"

Ce furent les premiers mots qu'entendit Bree avant de reprendre conscience. La voiture. Sydney. Elle avait été bête. Pourquoi ne l'avait-elle pas écoutée? Elle n'en serait pas arrivée à là. Elle tenta d'ouvrir les yeux. En vain. La lumière d'un néon blanc, au-dessus de sa tête était trop aveuglant pour qu'elle puisse garder les yeux ouverts très longtemps. Elle les referme cinq minutes. Se concentrant sur le moyen d'ouvrir ses yeux, décrochant donc la discussion des deux voix. Puis elle retenta. Elle finit par réussir. Elle vit un plafond peint en blanc. Puis elle distingua une femme et un homme tous deux en blouse blanche. Ils ne faisaient pas attention à elle.

"-Qu'Est-ce-qui se passe? demanda t-elle, tout en rompant la discussion des deux médecins.

-Bree! Tu es réveillée! s'exclama la femme.

-Tu as l'air en meilleure santé que quand tu as été admise!

-Qui m'a emmené ici? Pourquoi? Quand? Où est Sydney?

-C'est un jeune homme de ton village nous a-t-il dit qui t'as trouvée et a appelé les policiers. Il était vers deux heures quand tu as été admise. Le jeune homme attend ton réveil en salle d'attente, avec tes parents."

Ses parents. Bree tressailli en entendant cela. Ils devaient être furax. Enfin, ils avaient découvert le pot au roses. Et maintenant, ils n'allaient être que plus sûr que tout ce qu'ils pensaient sur elle était vrai. Ils allaient se mettre dans une colère froide lorsqu'ils la verraient.

"-Et... Sydney?"

L'homme se racla la gorge pendant que la femme fit mine de se concentrer sur des papiers d'ordre médical.

"-Elle... N'a... Elle est décédée lors de votre accident. Elle était en danger lorsqu'elle est arrivée. Et nous avons tout essayé... Mais ça n'a pas marché..."

Non. Elle avait eu un terrible accident. Elle devait avoir une sale tronche. Et en plus, elle avait tué sa meilleure amie. Seulement par sa faute. Alors qu'elle aurait pu la sauver en lui laissant le volant, à elle qui n'avait pas bu. Bree était dégoutée. C'était elle qui était en tort, et c'était elle qui était encore en vie. Sa meilleure amie, qui n'avait rien demandé, elle, elle était morte. Exclusivement par sa faute. Sydney s'était comportée comme une véritable amie jusqu'au bout, et Bree l'avait tué. Bree se sentait dégoutante. Elle était dégoutée d'elle-même. Elle se haïssait.

Avant de replonger dans le sommeil.

12 Heures Plus Tard - Pendant

Lorsqu'elle se réveilla, Bree se sentit étrange. Elle se sentait vide. Comme si tout l'avait quittée. Elle savait qu'elle s'était réveillée à un moment, qu'elle s'était rendormit après. Et aussi... Oh mon Dieu! Sydney était morte. Mais Bree ne savait pas pourquoi. La piste de ses souvenirs ne remontait qu'au moment où elle s'était réveillée, en présence des deux médecins. Puis, ses souvenirs lui semblaient avoir disparu.

Elle ouvrit ses yeux, et vit un homme et une femme qu'elle avait déjà vu. Ils n'avaient pas l'air vraiment compatissants, mais semblaient s'inquiéter. Bree se demanda où les avait-elle rencontré, comment, pourquoi, et surtout, avaient-ils été présents, lors de l'accident?

"-Elle s'est réveillée! annonça la femme.

-Ce n'est pas trop tôt! en répondit une autre qui venait d'entrer dans la pièce."

Cette-dernière s'approcha du lit de Bree. Elle la reconnut immédiatement. C'était le médecin qu'elle avait vu la dernière fois qu'elle s'était réveillée. Elle vit que la femme avait une étiquette avec son prénom sur sa blouse. Elle essaya de lire, mais sa vue était trouble. Elle se concentra et lut "Eleanor".

"-Tes parents sont là, lui dit Eleanor.

-Ce sont mes parents? s'enquit Bree.

-Mais oui, tu ne nous reconnais pas? demanda la femme supposée être sa mère.

-Pas du tout. Enfin, votre visage me dit quelque chose, mais, je ne sais pas qui vous êtes.

-C'est étrange, réfléchit Eleanor à haute voix, puis, se retournant vers Bree. Tu semblais avoir la mémoire tout à l'heure! Ce pourrait t-il que ta mémoire se soit dégradée? Attendez deux instants. Je vais chercher mon collègue, et nous allons voir pour te faire passer quelques tests. Monsieur, madame, ne le prenez pas mal, mais... Vous devez sortir de la pièce, dans ce cas, pour ne pas perturber Bree. Au fait, Bree, moi, c'est Eleanor. Si tu as un problème, appuies sur le petit bouton rouge, sur la tablette de ton lit."

Bree regarda le bouton pendant que ses parents sortaient et allaient en direction de la salle d'attente. Puis, elle répondit à Eleanor qu'elle avait vu sur son étiquette qu'elle s'appelait ainsi.

"-Tu as réussi à lire?

-J'ai eu du mal. Mais il faut croire que je m'en suis sortie. En fait, par moments, surtout quand je me concentre sur un objectif, ma vue devient floue. Est-ce-que c'est normal?

-C'est ce qui arrive directement après un accident. Mais ta mémoire s'est endommagée, ta vue a peut-être suivi avec. C'est pour ça que tu vas passer des tests avec mon collègue. Il va arriver dans une quinzaine de minutes. Attends-le, et tâches de ne pas t'endormir, dit-elle avec un sourire."

Un sourire que Bree lui rendit aussi.

Elle attendit deux minutes calmement, puis elle se mit en tête de découvrir sa chambre. Enfin, de voir sa chambre, parce qu'avec tous les fils auxquels elle était reliée, c'était impossible de se lever sans se mettre en danger. Elle vit que les rideaux bleus étaient ouverts, et que les fenêtres laissaient voir une grosse branche d'arbre. Elle vit une petite télévision, elle chercha désespérément la télécommande, mais ne la trouva pas. Peut-être les médecins l'avaient-ils prise pour ne pas qu'elle regarde la télé, vu son état. Ce n'était pas grave. Elle continua sa visite des lieux. Elle vit une mini salle de bain, rien que pour elle.

Puis, le médecin qu'elle avait vu quelques heures plus tôt poussa la porte.

"-Bien. Eleanor m'a dit que ta mémoire et ta vue sont endommagés. Pour voir à quel point, nous allons procéder à quelques tests."

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Retrouver Ses Souvenirs

Il s'avéra que "quelques" tests étaient une séries de questions sur moi et ma famille. Auxquelles je ne parvins pas à répondre. Puis des couleurs. Je m'en sortit. Quand il me fit faire des jeux avec des nombres et des lettres, je n'y arrivais pas. Le docteur, lui, notait chacune de mes réponses -lorsque je répondais.

"-Je vois... conclut-il. Nous allons faire tout notre possible."

La même question me taraudait depuis que l'on m'avait dit que ma mémoire et ma vue était endommagées: Est-ce-que je parviendrais à les retrouver? Comment? Au bout de combien de temps? Aurais-je des séquelles? Je fis part de mes inquiétudes au médecin.

"-Cela dépendra de toi, de tes efforts, de l'efficacité des médicaments que nous allons devoir t'administrer, et du choc. Je ne peux pas te répondre maintenant. Mais dors. Si tu es reposée, ça ira peut-être mieux."

Puis, il sortit avant même que je puisse lui répondre.

J'essayai d'écouter les conseils du médecin, mais je ne parvins pas à m'endormir. Et si... Si je ne guérissais jamais? Je fis semblant de dormir lorsque l'on apporta les médicaments.

Eleanor entra sans bruit, croyant que je dormais, elle s'approcha. Puis elle sortit. Je n'avais rien sentit. Mais je basculais dans le sommeil, sous les effets du médicament.

20 Heures Plus Tard - Pendant

Il faisait nuit lorsque Bree me suis réveillé. Personne n'était passé pour fermer mes rideaux. J'étais toujours branchée, et les calmants des médicaments ne faisaient plus effets, pour le moment, en tous cas. J'étais donc réveillée, ignorant quelle heure il était -mais à vrai dire, ça faisait depuis mon accident que j'avais perdu la notion du temps.

Je me redressai dans mon lit, et je commençai à essayer de rassembler des souvenirs. Qui étais-je? Pourquoi étais-je dehors à cette heure-ci? Quel était le garçon qui m'avait retrouvé? Quel était mon parcours? Avais-je eu des rêves d'avenir? Ces questions me torturaient le crâne et me donnaient un puissant mal de tête.

Ma tête. Mon cerveau. Ma mémoire. Ma vue. Tout ce que j'avais appris aujourd'hui me revînt. Si ça se trouve, jamais je ne retrouverais la mémoire. Je serais pour toujours une personne sans souvenirs d'enfance, ni de débuts d'adolescence. Quel tête avais-je lorsque j'avais douze ans et que les boutons d'acnée envahissaient mon visage? Comment pourrais-je en parler à mes enfants plus tard, si j'avais tout oublié? Et encore, là, je parle de chose futiles. Comment rester sérieux face à une personne qui ne se souvient de rien? Ridicule. J'allais être ridicule. Et ça, pour moi, c'était une urgence. J'appuyais sur le bouton rouge, et Eleanor vînt immédiatement. Je ne m'attendais pas à la voir. Elle travaillait de quelle heure à quelle heure, cette bonne femme là? Elle avait intérêt à être payée cher à la fin du mois pour travailler autant. Depuis que j'étais arrivée à l'hôpital, elle travaillait!

"-Qu'Est-ce-qui se passe? s'inquiéta t-elle.

-Je me disais que je serais ridicule si ma mémoire me jouait des tours, comme ça...

-Tu ne seras pas ridicule. Et puis... Tu n'y peux rien. Enfin... Si... Un peu... Mais... Pour les conséquences...

-En quoi j'y suis pour quelque chose? demandai-je. Qu'Est-ce-que j'ai fait?

-Je ne sais pas si je peux te le dire...

-J'ai besoin de le savoir! J'ai besoin de connaître mon passé! Je ne connais même pas mon âge, et ça se trouve, je ne le retiendrais jamais! Alors laissez-moi au moins savoir qu'est-ce-qui m'a rendue amnésique!

-Brianna... Tu as dix-sept ans... Et même du haut de tes dix-sept ans, il y a des choses dont on ne peut pas parler..."

A cet instant, ma rage n'eut d'autre choix que d'exploser.

"-J'ai Alzheimer à dix-sept ans, et on ne veut pas m'expliquer pourquoi! Vous passez votre journée à aider des vieux à retrouver leurs souvenirs, et moi, vous vous en fichez sous prétexte que je n'ai que dix-sept ans? Qu'Est-ce-que j'ai fait? J'ai brûlé la maison des trois petits cochons? A dix-sept ans, que pouvez-vous faire de mal?

-...Rouler en état d'ivresse avec sa meilleure amie, et finir dans un ravin, la voiture retournée, rétorqua t-elle avec une pointe d'agacement dans la voix. Et je ne supportes pas ce que tu dis sur les personnes âgées. Elles, au moins n'ont pas mis leur propre vie en danger, et non pas enlevée celle d'une personne proche. Ces personnes là n'ont rien demandé. Toi, si tu avais été moins soûle, tu n'aurais pas fini comme ça. C'était ton choix. Tu as voulu boire, et tu as voulu conduire. Si tu avais donné le volant à ton amie, qui était sobre, contrairement à toi, elle serait restée en vie, et toi, tu ne serais pas ici en train de te faire administrer des médicaments pour la mémoire par une infirmière que tu as mise de mauvaise humeur.

-J'étais ivre? demandais-je, incrédule.

-Oui. Et pas qu'un peu. Je n'ai pas les chiffres en tête. Mais tes parents ont fait une sacré tête en voyant tes papiers.

-Mais... Qu'Est-ce-que j'ai fait avant?

-Aucune idée. Personne n'en sait rien. Tu ne peux plus que compter sur toi-même. Tes parents ne savent pas comment tu as pu aller en ville à 22 heures.

-Alors... Dans ce cas... Qu'Est-ce-que j'ai fait... Après?

-Il était vers 23 heures lors de l'accident. On sait juste qu'un garçon de ton village -qui n'avait pas le droit de sortir le soir- est aussi allé en ville, et a vu une voiture sur le bord de la route. Il s'est arrêté, est sorti, et vous a découvert ton amie et toi. Il nous a appelé immédiatement. Il était à peu près 1 heure du matin. Nous vous avons monté dans l'ambulance, examiné. Et, Sydney était encore en vie. En arrivant ici, nous nous sommes surtout occupés d'elle. Nous lui avons donnée tous les médicaments qui puissent l'aider. Mais ça ne servait plus à rien. Son pronostic vital était déjà engagé. Le médecin voulait encore y croire. Mais ça n'a pas marché. Elle était encore consciente deux minutes avant sa mort. Elle a dit quelque chose. Puis, son cœur a cessé de battre.

-Qu'Est-ce-qu'elle a dit?

-J'étais en train de débrancher un fil. J'ai juste vu ses lèvres bouger, et sa bouche prononcer un son inarticulé. Seul le médecin a pu entendre. Mais je ne sais pas si, à ce moment-là, il faisait vraiment attention à ses faits et à ses gestes. Il était trop occupé à tenter de le sauver.

-Dans ce cas... Il faut que l'on sâche ce que j'ai fait entre 22 heures et 23 heures. Et... Les derniers mots de Sydney...

-Si tu as besoin d'aide... Compte sur moi.

-Merci. Eleanor."

Puis elle sortit. J'avais oublié de lui demandé l'heure, mais je n'allais pas appuyer sur le bouton d'urgence seulement pour ça. Déjà que je venais d'appeler pour tailler le bout de gras...

J'essayai de tout remettre dans l'ordre dans mon cerveau. Je me rappelle juste d'une immense salle à l'éclairage de couleur, et de pleins de personnes qui parlaient et riaient avec moi. Inutile de dire qu'aucun des noms ne me revenait. Dès que je sortirais, je devrais enquêter pour retrouver mon passé. Un passé qui avait un côté un peu obscur. Il m'effrayait. Et si j'étais une ivrogne, fêtarde et compagnie? Cette pensée me glaça le sang. J'espérais que ce n'étais pas un truc de ce genre. Parce que ce style de vie ne m'intéresse pas. Peut-être m'a-t-il intéressée par le passé, mais pas maintenant. Si ça se trouvait, j'étais quelqu'un de détestée, seulement appréciée par les bandits. Non. Absurde. J'allais découvrir que j'étais une fille bien, cool, sympa, géniale, drôle, souriante, mignonne et ce qui va avec.

Le Lendemain - Pendant

Plus tard dans la nuit, le médecin dont je ne savais toujours pas le nom entra dans ma chambre, me réveilla et me fit une piqure pour je-ne-sais-quoi.

"-Je regarderais ton état demain matin. Si ça va mieux, tu pourras rentrer chez toi, mais il faudra que tu viennes ici tous les deux jours.

-Et ma mémoire? Je ne l'ai toujours pas retrouvé! m'exclamais-je.

-Comme je te l'ai dit en début d'après-midi, il se peut que tu ne la retrouves jamais. Moi et mes collègues ne pouvons rien te dire là-dessus. Peut-être reviendra t-elle d'elle-même. Peut-être pas. Dans ce cas, il faudra se contenter des évènements qui commencent à partir de ton entrée à l'hôpital.

-Toute ma vie je n'aurais aucun souvenir de moi avant mes dix-sept ans?!

-C'est fort possible. Mais ça te feras comme une nouvelle naîssance, une nouvelle vie. C'est peut-être une chance, parfois.

-Vous voulez dire que c'est une chance d'avoir perdu la mémoire? Je ne me considère pas particulièrement comme chanceuse. Mais que voulez-vous... On ne s'aperçoit pas toujours de la chance que l'on a... ironisai-je.

-Je t'assure que tu as eu une chance... Incroyable. Tu as l'occasion d'effacer tout ton passé. Alors ne la gâches pas.

-Si vous voulez... dis-je désagréablement."

Puis il sortit, ma laissant seule dans le noir, parfaitement réveillée.

Et forcément, je me remis à penser à mon passé. Il n'avait pas l'air d'être le passé dont je rêvais. Je ne comprenais pas. Qu'avais-je fait? Avais-je fait du mal? Je devenais de plus en plus inquiète. Pourquoi était-ce une bonne chose que je devienne amnésique? Pourquoi fallait-il que j'en profite pour me tracer une nouvelle vie? J'étais curieuse. Et en même temps, complètement terrorisée. J'espérais que je pourrais sortir le lendemain afin de commencer à mener ma petite enquête. Même si on m'empêchait de la mener, je devais connaître mon passé. Passé obscur.

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Le lendemain matin, ce fut Eleanor qui vînt me réveiller en m'annonçant que j'allais passer (encore) des tests pour voir si j'étais apte à sortir. Elle me débrancha de tous les fils. Puis, elle m'aida à me lever. Ca me faisait un bien fou de pouvoir poser mes pieds à terre! J'en avais perdu la sensation. D'abord, j'eus les jambes engourdies, puis, je repris une marche aisée dans les couloirs de l'hôpital.

Le bureau du Dr. Scott -j'avais appris qu'il s'appelait ainsi grâce à l'écriteau sur la porte- ne ressemblait pas à ce que je m'étais imaginé. Les murs étaient peints en couleur vive, les chaises étaient bleues électriques, et sur l'immense bureau jaune poussin, il y avait des fleurs de toutes les couleurs. Il y en avait tellement qu'il aurait pu être fleuriste!

"-Bon... On va refaire les mêmes exercices qu'hier, m' expliqua le médecin, sans un bonjour, tout en me faisant signe de m'assoir."

Il ne me demanda pas mon avis, et me fit immédiatement commencer. Il m' arrivait que certains visages me disaient quelque chose, et en réfléchissant bien, je pouvais retrouver leur nom... Mais il n'y en avait pas beaucoup. J' essayais de me concentrer. Je devais sortir d'ici. Mais non. Certains noms ne me revenaient pas. A la fin du test, le Dr. Scott regarda ses notes, puis m'observa un moment.

"-Tu as 22% de réussite. C'est mieux qu'hier, mais pas assez pour que je puisse affirmer que tu reprendras forcément la mémoire."

Et voilà. J'avais raté. J'allais donc devoir attendre jusque je ne sais quand pour pouvoir sortir d'ici. Je ne lèverais pas le voile sur mon passé de sitôt, et mon histoire consisterait en une fille alcoolique qui a poussé sa voiture dans un ravin, tuant sa meilleure amie, la fille en question devient amnésique, et finit cloitrée dans un hôpital espérant chaque jour pouvoir sortir pour connaître son passé que personne ne veut lui dévoiler. Pas terrible comme vie, si vous voulez mon avis...

"-Dans ce cas, je vais appeler tes parents pour qu'ils viennent te chercher, pendant que toi, tu prépareras ton sac avec les affaires éventuelles que tu as ici.

-Je n'ai pas de sac, et je n'ai pas d'affaires.

-Alors vas dans la salle d'attente. Eleanor va t'apporter tes médicaments d'ici une dizaine de minutes."

J'étais libérée de l'hôpital. Mais pas des séquelles. J'allais devoir repasser dans deux jours pour que l'on me refasse des tests, et que l'on m'administre des médicaments spéciaux. J'eus la curiosité de demander au Dr. Scott combien de temps je devrais passer tous les deux jours.

"-Ca dépend... Si nous nous apercevons que ça ne produit aucun effet sur toi, nous abandonnerons. Si nous constatons que ça fonctionne, tu passeras peut-être tous les deux jours pendant un an... Voire deux... Je ne peux rien te dire... Tu devras aussi faire des efforts pour t'en sortir."

En bref, mon amnésie était un problème que moi seule devrais gérer, parce qu'aucun médecin ne parvenait à savoir de quel type elle était. Si je n'y arrivais pas, il était donc fort possible que je termine ma vie sans aucun souvenir de mes premières années.

J'allai dans la salle d'attente après avoir dit au revoir au Dr. Scott. Puis, je pris place sur un fauteuil bleu foncé de la salle d'attente.

J'avais mal à la tête depuis la fin du test. Pas seulement à cause des petits qui criaient, pleuraient ou même de la télévision qui diffusait un film que personne ne connaissait et ne connaîtrait d'ailleurs probablement jamais. C'était parce qu'après une forte concentration, mon cerveau avait besoin de repos. Le Dr. Scott m'avait expliqué que désormais, j'allais devoir énormément me reposer, car je ne bénéficiais plus d'un cerveau "normal". Bien qu'il m'ai assuré que pour le corps humain, il n'y avait pas de normalité qui tienne.

Eleanor arrivait environ une dizaine de minutes après que je me fus installée. Elle me donna mes médicaments, en me recommandant de bien les prendre à chaque repas, et avant d'aller me coucher, et aussi de ne pas conduire pendant un certain temps. Ce que, de toute façon, je n'avais pas envie. Je ne voulais pas être un danger au volant. J'avais déjà eu mon cotât de personnes que je tuais au volant, et je ne voulais pas faire plus de victimes. Elle me conseilla aussi de ménager mes efforts, et de ne pas hésiter à venir la voir lors de mes prochaines visites médicales pour lui faire part de mes découvertes sur mon passé ou à titre amical. Puis elle s'en alla dans le couloir rejoindre la course de blouses blanches.

Mes parents arrivèrent au bout d'une quinzaine de minutes. Je ne comprenais pas ce que leur visage exprimait. Leur avais-je fait du mal? Je n'en avais aucune idée.

Ils me serrèrent rapidement dans leur bras, puis m'entraînèrent dehors vers le parking.

Dehors, il faisait froid, et mes parents ne disaient rien. J'avais l'impression d'être une petite fille qui vient de commencer à marcher, et qui se promène avec ses parents. Je me demandais si j'avais été une fille telle.

"-Dîtes... commençais-je. Comment Est-ce-que j'étais quand je sortais, avant mon accident?

-Tu ne sortais pas beaucoup, répondit mon père. Mais ce n'est pas une bonne idée pour toi de rechercher dans ton passé."

Je ne dis plus rien, mais ce qu'il venait de dire attisa ma curiosité. Je devais avoir un passé peu glorieux, pour qu'on essaye de m'en éloigner. Ou même qu'on trouve que ce soit une chance d'être amnésique... Ca n'annonçait rien de bon. Mais je voulais le savoir. Je voulais savoir ce que j'avais fait. Car maintenant, c'était une évidence. J'avais fait quelque chose. De mal. Je n'en avais aucune idée, mais ça s'annonçait intéressant. Bien qu'effrayant. Mais j'étais prête. Je me sentais prête à tout entendre. Mon histoire, et probablement; les critiques qui allaient avec...

Le Lendemain En Arrivant Au Village - Pendant

Lorsque j'étais arrivée au village, je m'étais sentie vraiment mal. Tout le monde me regardait mal. J'avais vraiment dû causer du tort pour me faire détester à ce point. Ca me faisait mal. J'avais l'impression qu'on en voulait à une autre personne que moi, mais que ne trouvant pas cette personne, les habitants de ce petit village s'attaquaient à moi.

Mes parents m'emmenèrent dans une pièce avec un lit défait, il y avait des magazines déchirés partout, des chips et des bonbons éparpillés parterre, des bouteilles de soda vides, des canettes qui avaient déversé leur contenu au sol. Bref... Dans une pièce crade...

Je regardai mes parents en attente de leur réaction, et comme ils ne faisaient rien, je me lançai:

"-Vous ne m'aviez pas dit que j'avais un frère!

-Tu n'as pas de frère. C'est toi qui as encrassé ta chambre, répondit sombrement ma mère.

-Ce n'est pas possible, ce n'est pas moi!

-Si... C'est pour ça que nous allons essayer de t'aider. De te parler. Pour que tu ne recommences plus à être la Brianna que tu étais avant ton accident, qui d'ailleurs, si tu nous avait écouté ne se serait jamais produit. Nous te donnons une seconde chance. J'espère que cette fois, tu ne nous décevras pas. On va te faire confiance, ta mère et moi, puis, on verra ce que ça donne.

-Qu'Est-ce-que j'ai fait avant? demandais-je, de plus en plus inquiète, et de plus en plus étonnée.

-Il vaut mieux que tu oublies tout, et que tu recommences ta vie aujourd'hui. Estimes qu'aujourd'hui tu viens de naître, et oublies ton passé, m'expliqua ma mère, en guise de réponse.

-Je l'ai déjà oublié, je te rappelle. Je suis amnésique, maintenant, et il va falloir s'y faire.

-Dans ce cas, n'essayes pas de t'en rappeler, et ne t'inquiète pas. On va se faire à une enfant amnésique."

Puis, ils sortirent de ma chambre. Ils m'avaient bourré le crâne de questions, mais ils refusaient obstinément d'y répondre. Je dois bien avouer que ça m'agaçait. Mais je n'y pouvais rien. Je n'allais pas me mettre à mal avec mes parents. Ils avaient décidé de me donner une seconde chance, parce que j'avais fait quelque chose de grave, mais je ne sais toujours pas quoi, hormis le fait de ne pas avoir rangé ma chambre. Je ne comptais pas gâcher ma chance dès l'instant où je rentrais. Je trouvais ça gentil de me pardonner. Même si je ne savais pas ce que j'avais fait.

J'envisageai d'explorer ma chambre, histoire de découvrir la fille que j'étais avant. Rapidement, je découvris que je fumais, que j'avais dû inviter un/une/des ami/e/s/es pour une fête ou je ne sais trop quoi, car, partout il y avait des confettis. Je ne pensais pas avoir été idiote dans mon ancienne vie pour m'amuser à lancer des confettis seule dans ma chambre. Cela voulait donc dire que j'avais des amis. Mais où étaient-ils? Qui étaient-ils? Avais-je été avec eux le soir de l'accident? Je n'avais qu'un seul moyen de le savoir, je devais sortir et voir si quelqu'un me reconnaîtrait. Enfin... Me regarderait gentiment. Comme il faisait froid dehors, je voulus prendre un pull. Lorsque j'ouvris mon placard, je vis un tas de vêtements rangés pêle-mêle. Je pris un pull tout en me demandant si en l'achetant j'avais vraiment imaginé le porter un jour. Il ne correspondait tellement pas à mes gouts!

Je pris des clés et je sortis. Mes parents n'étaient pas à la maison. Dehors, tout le monde se retourna vers moi. J'eus droit à des regards glaciaux, mais pas un seul sourire, hormis celui d'une brune, d'environ quinze ans. Brianna s'approcha d'elle. La fille s'éloigna tout en s'écartant de la foule, et en lui faisant signe de la suivre. Brianna la suivit.

"-J'ai entendu ce qui s'est passé. Moi, c'est Cassandra, si tu ne te rappelles plus de moi...

-On est amies?

-Pas vraiment... On s'entend bien... Mais sans plus. Mes parents ne veulent pas que je te fréquente... C'est pour ça que je me suis éloignée.

-Pourquoi? Est-ce-que j'ai des amis, ici? Sinon, où sont-ils?

-La plupart des habitants te détestent. Les habitants ne t'aiment pas. Tu rentres à pas d'heure, tu fumes, tu marches dans leurs champs, tu voles leur monnaie, et quand tu viens avec tes potes de la ville, vous n'arrêtez pas de crier, d'insulter tout le monde... Bref... J'en passe... Bref... C'est pas contre toi, mais je dois te laisser. Ca paraîtrait louche, sinon. Bye!

-Bye! dis-je à mi-voix."

J'étais bouleversée par ce que je venais d'apprendre. J'allais devoir changer. Je ne voulais pas être détestée. Mais je venais peut-être de compléter une pièce du puzzle concernant mon accident. Ce soir-là, j'aurais pu aller retrouver mes amis, et rentrer avec Sydney. J'étais ivre, et j'ai eu un accident. Ca tenait la route. Dans ce cas, il fallait que je sois sûre. Pour ça, il fallait que j'aille en ville. Je ne voulais pas conduire.

Mais... Eleanor n'avait-elle pas dit qu'elle serait ravie de m'aider? Si. Et dans ce cas, j'allais avoir besoin de son aide plus que rapidement.

2 Jours Après L'Accident - Pendant

Ma mère m'accompagna à l'hôpital. Pendant tout le trajet, elle n'eut de cesse d'essayer de me faire la discussion. Je répondais, bien évidemment, pour ne pas paraître désagréable. Mais je n'avais pas envie de parler. J'avais juste envie de réfléchir un peu. Je me demandais si Eleanor accepterais de m'écouter, et dans le cas échéant, si elle accepterait de me conduire jusqu'en ville. Je commençais à douter de plus en plus de mon plan. Il se pourrait très bien qu'elle refuse. Ce serait parfaitement vraisemblable. Elle ne voudrait pas que je retourne en ville pour ne pas que je recommence la vie que je menais autrefois. Dans ce cas, j'accepterais qu'elle m'accompagne. Ca ne me dérangeait absolument pas. Mais elle pourrait tout aussi bien accepter. Dans ce cas, je n'aurais pas besoin de la convaincre.

Ma mère gara la voiture devant l'hôpital. Elle me déposait et repartirait. Elle n'avait pas le droit de participer aux tests, car le Dr. Scott ne voulait pas que je sois perturbée par les personnes qui m'entouraient.

Je rentrai puis me dirigeai vers la salle d'attente. Jusque là, je connaissais le chemin. Le Dr. Scott m'attendait, déjà dans sa blouse blanche à 8 heures et demie. Il ne mettait pas longtemps à se mettre au travail, c'est le moins que l'on puisse dire!

Il me conduit jusque son bureau qui était encore encombré de fleurs. Il referma la porte, et me refit sa série de tests. Comme j'aurais dû mettre du mien aussi à la maison, et que je n'avais fait aucun effort, je restai toujours à 22%

"-Il va falloir faire plus d'efforts que cela, si tu veux retrouver ta mémoire... Sinon, tu pourras dire adieu à ton passé. Concentres-toi, demandes des photos de tes proches à tes parents, demandes-leur de te raconter ta vie..."

Je n'écoutais déjà même plus sa liste de conseils sans fin. Facile à dire. J'avais essayé en arrivant la veille chez moi, mais mes parents m'en avaient empêché! Je me reconcentrai sur lui seulement au moment où il me dit au revoir, et que notre prochain rendez-vous serait dans deux jours à le même heure.

Je sortis, puis je me dirigeai dans la salle d'attente pour demander à parler avec Eleanor.

"-C'est pourquoi? me demanda la secrétaire au ton bourru."

La secrétaire était une grosse femme, rousse avec un double menton, de grosses lèvres, un énorme nez et des lunettes d'une autre époque.

"-C'est pour un entretien avec Eleanor...

-Vous avez pris rendez-vous?

-Non... Mais...

-Alors asseyez-vous. Elle vous recevra lorsqu'elle n'aura plus aucun patient à soigner.

-Ce n'est pas bien long... la suppliais-je.

-Non. Elle s'occupera de vous quand elle n'aura plus rien à faire!

-C'est juste une question...

-Je m'en fous! Vous faîtes comme tous le monde! Vous vous asseyez et vous attendez patiemment et gentiment que Dr. Eleanor vienne vous chercher! Ca ne fonctionne pas comme bon vous semble ici! Il y a un ordre! s'énerva t-elle."

Plus elle s'énervait, et plus son double menton ballotait. Comme je n'avais pas envie d'en voir plus, je m'assis, vaincue, à l'autre bout de la salle d'attente, le plus loin possible de cette secrétaire médicale plus que désagréable.

Eleanor sortit peu après du couloir, et lorsqu'elle me vit, elle me fit signe de la suivre. Je me levai et lançai un regard plus que victorieux à la secrétaire qui affichait désormais une mine renfrognée.

Elle me fit traverser le couloir, puis ouvrit une porte en fer rouge vif et je me retrouvai dans son bureau. Le sol était en parquet, et les murs de couleur taupe. On se sentait à l'aise dans son bureau. Elle s'installa derrière son ordinateur, joignit ses mains et les croisa.

"-Je t'écoute, me dit-elle."

Je lui racontai tout ce que j'avais pu apprendre jusqu'ici.

"-Et tu aurais besoin que je t'accompagne en ville si j'ai bien compris... C'est ça?

-Euh... Oui... répondis-je.

-Je ne peux pas. Je ne préfère pas. Tes amis l'ont forcément appris, pour... Sydney... Et je ne suis pas vraiment sûre que ta visite leur ferait plaisir...

-Tu pourrais venir, si...

-Je ne préfère pas. Ce n'est pas contre toi, ni tout ça... Mais je ne pense pas que ce soit une idée géniale...

-S'il vous plaît... Vous aviez dit que vous pouviez m'aider... Et aussi qu'il fallait que je fasse des efforts pour retrouver la mémoire... Je veux bien en faire, des efforts, moi... Mais si tout le monde m'en empêche... Comment voulez-vous que je retrouve la mémoire?"

A vrai dire, j'avais un peu honte de mon comportement. J'étais en train de la supplier, et je ne suis pas sûre que ça lui fasse vraiment grand plaisir... Mais c'est vrai quoi... On me demandait de rechercher dans mes souvenirs, mais dès l'instant où je me mettais à fouiner, on m'en empêchait! Que fallait-il que je fasse?

"-Je ne peux pas faire ça. Et puis, quand voudrais-tu que je t'accompagne? Là, je travaille, après, il fera nuit, et je ne veux pas t'emmener quelque part de nuit.

-Ton jour de congé, alors?

-Je ne veux pas prendre des risques. Je veux bien t'aider, mais je ne peux pas t'emmener partout, au risque que tu reprennes la vie que tu menais avant.

-Je ne reprendrais pas cette vie! protestai-je. Je n'en veux plus!

-Non. Désolée. Je ne peux pas t'aider. A la prochaine.

-Oui... C'est ça. A la prochaine, dis-je désagréablement."

Je pris mon portable. Je devais appeler ma mère pour qu'elle vienne me chercher. Je ne l'avais pas encore utilisé depuis l'accident. Heureusement, la dernière fois que je l'avais utilisé, je ne l'avais pas éteint, car je ne me serais jamais rappelée du code. J'espérai que mes parents connaissaient mon code, parce que moi, je n'en avais aucun souvenir. Je vis une fille blonde en fond d'écran, qui prenait la pose avec une fille brune. Bien que je compris que c'était moi, je ne voulais pas me résoudre à y croire. La fille était... Enfin, j'étais... Je ne sais pas comment dire... La blonde souriait et paraissait sympa. J'avais l'air d'être très proche d'elle. Se pouvait-il que ce soit Sydney? Dans ce cas, si je ne pouvais pas aller en ville, comment le savoir? Puis, j'eus la réponse. Le Dr. Scott avait essayé de la maintenir en vie, non? Il l'avait vue. Il se rappelait de son visage. C'était obligé. Je longeai le couloir. J'avais décidé de ne pas repasser par la salle d'attente pour ne pas devoir faire la discussion avec la secrétaire au double menton.

Je m'arrêtai devant sa porte, puis je toquai, en espérant qu'il n'avait pas de patient. Sans quoi il aurait refusé de répondre à mes questions. Il vînt lui-même m'ouvrir.

"-Brianna. Ton prochain rendez-vous est dans deux jours... Je te l'ai déjà dit.

-C'est parce que je crois me souvenir de quelque chose d'important.

-Bon... Vas-y... Je n'ai pas tout mon temps.

Je sortis mon portable et lui montrai la photo.

-C'est Sydney?

-...Oui. Enfin tu te rappelles de quelque chose!

-J'ai une dernière question...

-Demande.

-Quels sont les derniers mots... De... De Sydney?

-Je pense qu'il vaut mieux éviter le sujet, d'accord? Ce n'est pas simple. Et puis, pour tout te dire, je ne les ai même pas entendus... Bref... Je dois te dire au revoir. J'ai d'autres patients."

Puis il referma la porte. Il avait presque répondu à toute mes questions. Mais je devais quand même aller en ville. Je devais savoir ce que j'allais faire ce soir-là. Je n'irais pas maintenant, mais, il fallait que j'y aille dans peu de temps.

Je rallumai mon portable. Farfouillai dans l'immense liste de contacts qu'autrefois je connaissais, et qui, maintenant, ne me disaient rien du tout. J'appelai ma mère. Elle en avait pour une quinzaine de minutes, alors je m'assis une nouvelle fois dans la salle d'attente. Il était dix-heures moins dix.

J'envisageai d'utiliser les quinze minutes pour farfouiller dans mon portable. Je vis que j'avais des tas de messages. Ces gens ne me disaient rien, mais ce que je lus me stupéfia d'horreur. Il y avait des centaines de messages du genre:

T'as pas honte? T'as tué ta meilleure amie? T'as pas intérêt à montrer ta tête, sinon, je me vengerais de la mort de Sydney.

Je vis que j'avais aussi des multitudes de réseaux sociaux. Mais sur tous les murs, c'était la même chose. Je me faisait insulter. Menacer. Et j'en passe.

J'avais aussi des multitudes de photos, mais je me les gardais. J'en avais trop vu pour le moment. J'étais détestée de partout. Je ne savais pas qui j'avais été, mais j'avais peur. Les gens m'en voulaient, mais j'avais oublié pourquoi. Mais en ce qui concernait Sydney, si les gens me haïssaient, je trouvais ça tout à fait normal. J'avais été idiote -sans savoir pourquoi, du moins, je ne le sais pas encore mais je suis résolue de le savoir. Et je les comprenais aisément.

Je me promis de regarder les photos le lendemain. J'étais trop préoccupée. Est-ce-qu'avant de mourir Sydney m'avait détestée? Jamais je ne le saurais. J'eus envie de pleurer, mais comme la secrétaire médicale au double menton m'observait, je me retins.

Ma mère vînt me chercher, et dans la voiture, je ne dis rien. En rentrant, je courus dans ma chambre, me jetai sur mon lit, puis je me mis à pleurer, pleurer et encore pleurer pendant je ne sais combien de temps. Toujours est-il que ce laps de temps me parut infini, et être le plus long moment de ma vie. J'espérais ne jamais plus vivre de moment aussi long.

3 Jours Après - Pendant

Je ne me rappelle pas m'être endormie. Ce devait-être ma mémoire qui me jouait encore des tours.

Avec mon problème de cerveau, j'avais attiré des dysfonctionnements. Et j'avais tout le temps envie de dormir. Ce matin, c'était ma mère qui était venue me réveiller.

"-Ma puce, je veux bien que tu sois fatiguée, avec tout ce qui t'arrive, mais je ne veux pas que tu t'habitues autant à dormir. Ce ne serait pas bon pour toi. Il faut que tu sortes.

-Le problème, c'est que, quand je sors, je suis mal regardée...

-Je n'ai jamais dit que ce serait simple, de sortir. Il va falloir que tu fasses tes preuves. Que tu sois indulgente face aux critiques, mais je suis sûre que tu pourrais t'en sortir. Tu n'es plus la même qu'avant.

-Mais pourquoi Est-ce-qu'ils me détestent tous? m'enquis-je.

-On ne le savait pas, ton père et moi, au début. Quelques semaines avant ton accident, nous t'avons demandé pourquoi, justement, tout le village te détestait. Tu n'as pas voulu nous répondre. Tu étais furieuse. Tu ne nous aimait pas. C'est ce que nous nous disions, ton père et moi. On pensait que nous n'avions pas été à la hauteur. Ca nous faisait mal, tu sais? Et puis, il y a eu ton accident. Nous étions très en colère. On a compris que tu allais en ville. Les habitants nous ont tout expliqué. Tu les insultais, tu marchais dans leurs champs en jetant tes ordures -pourrissant au passage toutes leurs cultures-, tu criais, tu parlais fort le soir avec tes amis... Et j'en passe.

-En parlant de mes amis... Est-ce-que tu les apprécies? demandais-je, en profitant de la coopération de ma mère.

-Tu n'as jamais voulu me les présenter. Mais un jour, j'en ai rencontré une. Elle était un peu bizarre. Je ne pense pas qu'ils étaient très fréquentables.

-Où-Est-ce qu'ils habitent?

-Je ne te conseille pas d'y aller. Mais si vraiment tu en as besoin, je t'y accompagne. Tu allais les voir, ce soir-là. Tu m'as dit que tu allais les retrouver.

-Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais je dois y aller.

-Pourquoi tu penses que tu es obligée?

-Je veux savoir ce qui s'est passé ce soir-là. Si je ne retrouve pas la mémoire, je pense que je dois quand même me souvenir des dernières minutes de Sydney. Je l'ai tuée, alors je n'ai pas le droit de l'oublier. Tu comprends?

-Oui... Mais je ne veux pas que tu croies que c'est de ta faute. Ca pourrait te nuire.

-C'était moi qui conduisais. Tu ne peux pas nier. J'ai reçu des messages de gens qui m'insultaient ou me menaçaient en disant que c'était de ma faute.

-Comment?"

Et bien évidemment, j'ai dû tout lui raconter. On ne peut pas dire que ce que je lui ai lu ensuite lui a fait vraiment plaisir.

"-Je te laisserais y aller seule, m'expliqua ma mère, je ne resterais pas loin. Quand je sens que ça dérape, j'y vais. Ca marche?

-Euh... Oui..."

Je ne voyais pas comment j'avais pu la détester un seul jour de ma vie. Une mère qui embarque sa fille dans ce genre de périple, c'est du jamais vu!

"-Bon, on prend un petit-déjeuner, et ensuite, on range ta chambre! On pourrait retrouver d'éventuels souvenirs.

-Je croyais que tu ne voulais pas que je me rappelle de ma vie "précédente"? lui fis-je remarquer.

-Ton père ne veut pas. Moi, je pense que tu dois te rappeler de tes erreurs pour ne pas les refaire.

-Tu veux dire qu'avant, ma vie se résumait à un tas d'erreurs?

-Plus ou moins. Tu n'as jamais été très doué pour faire des choix.

-Tu sais d'autres choses sur moi?

-Tu ne nous parlais pas vraiment. Tu disais toujours que tu finirais par "foutre le camp".

-Je vous parlais comme ça?

-Et oui...

-Mais... Euh... Tu ne travailles pas?

-Si. Normalement, ton père et moi fabriquons du savon que tu devais vendre. Tu ne voulais pas, et tu y mettais toujours du mauvais cœur. Mais maintenant, mon boulot, c'est toi. C'est ta mémoire. Mais bref... Tu n'as pas faim? Moi, si. Alors trêve de bavardage, et à table."

4 Jours Après L'Accident - Pendant

La veille avec ma mère avions rangé ma chambre de font en comble. Nous n'avions rien trouvé qui puisse m'aider à me rappeler de mon passé, si ce n'est que des déchets et autres. J'étais un peu découragée. Ce ne serait pas dans ma chambre que j'aurais pu être éclairée.

Ce matin, ma mère m'accompagna à l'hôpital. Cette fois, elle resta dans la salle d'attente pendant que je passai mes tests interminables. Ma mère me disait que je devais me concentrer. Peut-être qu'ainsi, certains visages allaient me revenir. Cette fois, au lieu de faire 22% de réussite, je fis 34%. Pourtant, je n'avais pas découvert grand chose.

En sortant de l'hôpital, ma mère prit une autre direction que celle du village.

"-A la chasse au passé! s'exclama t-elle, en guise de réponse."

Je dois bien dire que j'étais déboussolée. Elle me fit entrer dans une ville aux rues sales. Puis, ce fût comme une sorte d'éclair dans une nuit noire, et terrifiante. Nous venions de passer devant la boîte.

"-Je crois que j'ai trouvé, dis-je à ma mère.

-Qu'Est-ce-que tu as trouvé?

-Je crois que j'allais en boîte ce soir là.

-Impossible. Tu n'as que 17 ans!

-Oui mais attends. Je crois que ça me revient."

Je farfouillai dans les poches de mon blouson à la quête de ma "fausse carte d'identité". Je me rappelai en avoir confectionné une avec Sydney, je suppose. Je crois que j'étais chez moi.

Je sentis une carte plastifiée que je saisis. C'était ça. Ma fausse carte d'identité. Lorsque ma mère la vit, elle laissa place à un visage décomposé.

"-Alors... Faisons une hypothèse... reprit-elle le plus calmement possible. Tu aurais été en boîte avec cette fausse carte. Tu aurais bu, puis tu aurais pris la voiture avec Sydney. Comme tu n'étais pas en état de conduire, tu n'aurais pas pu garder le contrôle de ta voiture. Ca pourrait se tenir. Il faut juste nous faire confirmer cette hypothèse, tu es d'accord?

-J'ai besoin de réponses, dis-je simplement."

Nous continuâmes à avancer. J'avais l'impression d'avoir fait un immense pas en avant. J'espérais ne pas m'être trompée. Enfin, pour mes souvenirs, j'espérais ne pas m'être trompée. En revanche, pour l'histoire en elle-même, j'espérais avoir fait une erreur. J'étais horrifié moi-même à l'idée d'avoir pu faire ça.

Plus loin, nous vîmes un petit groupe de personnes de mon âge environ. J'en reconnaissais quelques-uns, sans trop savoir si c'était normal. Sans trop savoir si je les avais déjà vus. Ma mère me fit signe de sortir de la voiture. Ce que je fis. Un garçon se retourna vers moi. Il me vit. Dit quelque chose à ses amis. Et tous se retournèrent. Ils avancèrent vers moi, tout en me regardant d'un très mauvais oeuil. Je commençais à paniquer un peu. Qu'Est-ce-qu'il se passait? Que me voulaient-ils? Je n'en avais aucun idée. Aucune. Pas la moindre.

Une fille, petite, aux longs cheveux bruns et à des yeux écarquillés qui eurent le don de m'étonner vu leur taille les devança. Elle cria que c'était moi qui avait tué Sydney. Un gars avec un regard perçant s'approcha de moi et les autres le suivirent tout en m'encerclant. Ca devenait sérieux. Et je me demandais ce que ma mère attendait pour agir. Elle m'avait promis que s'il y avait un problème elle sortirait de la voiture et arriverait, mais je ne la voyais toujours pas s'approcher. J'étais morte d'inquiétude. Voilà. Moi aussi, j'allais mourir. Mais sans me rappeler de mon passé, ni de mes erreurs, qui, apparemment devaient être grosses et graves. Le gars s'avança et me frappa. C'est à cet instant -juste après que je fus frappée- que ma mère accouru.

"-Arrêtez! s'exclama t-elle. Elle vient juste chercher des réponses!

-Avec les messages qu'elle a reçus, elle aurait dû être dégoutée. A moins qu'au lieu de réponses, elle recherche la mort, répondit la fille.

-Si vous ne le faîtes pas pour elle, faîtes-le pour qu'elle ne revienne plus vous voir."

Je ne savais pas vraiment comment je devais prendre les dernières paroles de ma mère, mais je préférai faire semblant de n'avoir rien entendu.

"-Vous êtes qui, au juste pour vous occuper de ça? s'enquit le gars.

-Je suis sa mère. Je viens l'aider à retrouver sa mémoire. C'est important. Pour qu'elle se rappelle de ce qu'elle a fait. Pour que tout le monde sache de quelle manière Sydney est décédée. Après, elle ne reviendra plus vous voir. Plus jamais. J'y veillerais au grain.

-Bon... Dans ce cas... hésita le gars. Elle est arrivée, puis on est partis en boîte, elle a sortit sa fausse carte d'identité qu'elle avait fabriqué avec Sydney. Elle est rentrée. Elle a dansé, puis elle est partie un moment. Quand elle est revenue, elle riait fort, criait et insultait tout le monde, elle ne marchait plus bien droit. Alors on est sortis. Dehors, il y avait un homme d'une cinquantaine d'années. Elle lui a piqué son porte-monnaie. Mais il était vide. Elle a encore plus crié. Elle a décidé de rentrer. Sydney a voulut la reconduire à Cleecity, mais rien à faire, Bree était persuadée qu'elle pouvait conduire. On lui a rabâché qu'elle ne pouvait pas conduire. Elle n'a rien voulut savoir. Sydney est montée avec elle, côté passager, pour je-ne-sais quelle raison. Elles sont parties. Sydney a encore essayé de la convaincre, mais Bree ne voulait rien entendre. Elle a continuer à rouler. Elles ont faillit se manger un trottoir. Puis elles ont disparu. Plus loin, j'ai entendu Bree crier, puis elles ont pris la nationale. Et puis voilà... Maintenant, t'as plu intérêt à être sur mon chemin."

Je pris la direction de la voiture et ma mère me suivit. Elle entra et avança jusqu'à la maison. Les gens me regardaient bizarrement. J'avais l'air troublée, et je l'étais. Et j'avais un sacré cocard, maintenant. Je savais ce que j'avais fait, mais je ne comprenais pas qui j'étais. Je ne comptais que sur ma mère pour me l'expliquer. Je ne comptais pas aller chercher les réponses par d'autres personnes. Surtout pas pour revenir blessée. Et encore moins terrorisée.

Ma vie ne tenait plus que sur un fil. Je ne tenais que par le présent. Le passé n'était rien pour moi, mais pour les autres, il voulait tout dire. Le problème c'est que je ne le connaissais pas. Mais, surtout, surtout, il fallait que je me rappelle bien qu'à tous moments, le fil pouvait s'abimer, se craquer, et me laisser tomber en une longue pente douce. Car il en est ainsi la vie.

5 Jours Après - Pendant

"-Qu'Est-ce-que vous avez encore fait? demanda mon père, dans la cuisine, en voyant mon énorme cocard.

-On a été en ville, expliqua ma mère.

-Je vois... fit mon père. Pour "retrouver la mémoire", comme tu dis, non?

-Oui... En partie... avoua ma mère.

-Ca ne sert à rien. Arrêtez tout. Je ne veux pas que tu redeviennes comme ça, Brianna.

-De toute façon, maintenant, on n'a plus rien à savoir, répondit ma mère, comme une petite fille que l'on vient de gronder.

-Non! les interrompais-je. On n'a pas finit. En tous cas, JE n'ai pas finit. Je veux tenter de savoir qui j'étais. Je veux comprendre pourquoi j'ai eu cette réaction.

-Ma puce, il vaut mieux tout oublier... me conseilla mon père.

-Non. Je veux que vous m'expliquiez maintenant qui j'étais.

-Bon... Eh bien... commença ma mère."

Ma mère était toujours plus coopérative avec moi, lorsqu'il s'agissait de retrouver ma mémoire. J'ignore pourquoi elle en fait tout un plat. Toujours est-il que mon père refusait systématiquement de m'aider depuis le début. De ce fait, ma mère et moi avions moins de mal à discuter que lorsque j'étais avec mon père. Je ne lui en voulais pas. Ce n'était pas une question de lui en vouloir. C'était une question de m'aider. Je lui demandais juste de m'aider à retrouver la mémoire. Je voulais me connaître depuis le début de ma vie. Enfin... De mon autre vie. Parce que j'avais l'air d'avoir changé. Je n'avais plus l'air d'être la même. Et je ne voulais pas le redevenir. Parce que tout le monde avait l'air de détester celle que j'étais avant.

"-Tu étais colérique, commença ma mère, têtue, et tu menais une double vie. Tu nous faisais croire que tu étais gentille et adorable, mais par derrière, tu insultais les autres, tu les volais, tu te bagarrais... Et j'ai appris, il y a peu, que tu te faisais passer sous une autre identité. Nous finissions toujours par l'apprendre, et par honte, nous déménagions. Lorsque nous sommes arrivés ici, nous nous sommes de suite plu. Nous ne t'avions pas demandé ton avis, et à vrai dire, à ce moment-là, ton avis ne comptais plus beaucoup pour nous. Nous t'avons prévenu. On ne voulait pas que tu recommences. Nous t'avons dit que nous ne déménagerions pas d'ici par ta faute, et que, si tu te remettais à tout détruire, nous t'enverrions en pensionnat pour ne plus avoir à subir le regard que portaient les autres sur toi. Tu étais calme avec nous, mais nous voyions bien que tu étais mal regardée. Puis, comme je te l'ai déjà dit, nous t'avons demandé de nous expliquer le pourquoi du comment. Tu as refusé. Tu es partie de la maison, pour aller en ville. Ton père et moi avons discuté pendant qu'aujourd'hui, je le sais, tu étais en boîte et tu te saoulais. Nous nous sommes dit que nous avions forcément notre part de responsabilité là-dedans. Tu as commencé à changer lors de tes 12 ans. C'était peut-être un passage de l'enfance à l'adolescence difficile. Ou peut-être as-tu vécu des moments durs. Nous n'avons pas toujours été très à ton écoute. Tu t'es perdue. Ca arrive parfois à l'être humain. Mais maintenant, la suite, tu la connais.

-Merci, répondis-je."

Je ne savais pas quoi dire d'autre. Je ne voulais pas qu'ils se sentent responsables de ne pas m'avoir suffisamment écouté, mais moi-même, je ne savais pas s'ils m'avaient écouté.

Je sortis de la maison. Maintenant, j'attendais d'autres réponses. Sûrement mes parents croyaient-ils que je leur en voulais. Mais non. Ce n'était pas ça. Si je leur en voulais, je leur aurais expliqué pourquoi. Je trouvais ça assez difficile de comprendre pourquoi on nous en veut. Je crois être devenue une experte en la matière, maintenant. Je sortais dehors pour retrouver quelqu'un qui nous avait découvert Sydney et moi, lors de l'accident. Certains souvenirs m'étaient revenus. Et je crois bien que c'était lui. Je me rappelai que la journée, il gardait des moutons. Alors j'allai vers les verts pâturages. Il était assis de dos, sur son éternel rocher. Je m'installai à côté de lui, sans mots. Il me vît, mais ne dit rien. Ce fût seulement quelques secondes après qu'il commença.

"-Tu vois, moi aussi je fais des erreurs. Sauf que je ne les montre pas à tout le monde. Je les laisse cachées. Enfin, elles étaient cachées. Aujourd'hui, elles ne le sont plus. J'ai préféré dire que j'ai vu ta voiture retournée et appeler les secours au risque de me faire détester par mes parents, plutôt que de jouer l'ignorant et le lâche.

-C'est bien toi, alors, qui nous a sauvées, Sydney et moi.

-Ouais. Parce que j'étais en ville ce soir-là, malgré le couvre-feu de mes parents. Heureusement pour vous que j'étais dehors à ce moment-là. Sinon, tu ne serais pas en train de me parler là, tout de suite, maintenant.

-J'ai juste une question.

-Je t'écoute.

-Enfin, deux, me rectifiais-je.

-Je t'écoute toujours.

-Est-ce-qu'on était amis?

-Pas du tout. On se détestait même. Je me faisais passer pour le garçon innocent, à ce moment-là, rappelons-le. Autre question?

-Oui. J'ai dit deux. Quand tu nous as vues. Sydney était-elle encore en vie?

-Oui. Tu étais tombée dans les pommes, et elle essayait de te dire quelque chose. Mais elle avait la respiration coupée. Elle pleurait. C'a été une vraie torture. Elle était consciente du début à la fin. Bref... On peut parler d'autre chose.

-Non merci. C'est bon. Tu as répondu à toutes mes questions.

-De rien."

Je partis. J'étais dégoutée de moi-même. J'avais tué ma meilleure amie en la faisant souffrir on ne peut plus. Puis, en repensant à ça, j'eus la même étrange impression que la veille, devant le club.

Moi aussi j'avais souffert. Silencieusement. Et pas de la même manière. J'avais douze ans, environ. J'étais dans une chambre, probablement la mienne, à l'époque. Et je pleurais. J'écrivais dans un carnet rose et violet. Les pages étaient trempées de mes larmes. Je savais que c'était moi. Et j'avais l'impression de vivre une torture. Les images étaient horribles. J'aurais voulu les oublier, mais quand je rentrais, je les avaient encore en tête. Je courus dans ma chambre. J'essayais de m'endormir et de tout oublier. Mais la fille brune pleurait encore plus en poussant des gémissements plus forts les uns que les autres. Comme si ses pleurs pouvaient calmer sa peine.

Je finis par sortir de mon lit. Ce carnet devait forcément être quelque part. C'était pour cette raison que j'étais devenue ainsi. Alors je ne l'aurais pas déballé, donc je ne l'avais pas jeté.

Je courus dans le salon. Mes parents étaient assis et regardaient la télévision.

"-Il reste des cartons de notre derniers déménagement? Je crois que je suis en train de tout me rappeler."

Mon père acquiesça. Il avait dû comprendre pourquoi c'était important pour moi de tout comprendre. Il m'emmena dans un coin de la cuisine, où, en effet, il y avait un carton avec marqué "BRIANNA - NE PAS OUVRIR!". Mon père jugea bon de retourner devant la télévision.

J'ouvris le carton. Des peluches étaient dedans, je les sortis, puis je vis une petite boîte confectionnée peut-être par moi. Je l'ouvris. Il y était. Il y en avait d'autres, mais c'est lui que je pris. Je l'ouvris. Et je commençais ma lecture.

Elles ont recommencé. Comme si ça n'avait pas suffit la dernière fois. Elles m'ont insulté, m'ont dit que j'étais moche et idiote. Je ne sais pas quoi faire. Elles me tiennent. Je suis comme prisonnière de leur méchanceté alors que je ne leur ai rien demandé. Je ne les connais pas. Je n'ose pas en parler. J'ai peur. Je ne sais pas si je dois en parler. C'est tous les jours comme ça. Est-ce sérieux? Je n'en ai pas la moindre idée. Mais j'en ai marre de pleurer chaque jour dans ma chambre, tout comme je le fais aujourd'hui.

C'était cette page-là. De toute évidence. Elle était la seule à être trempée. J'appelai mes parents et ils accoururent.

"-Voilà pourquoi. Voilà pourquoi j'étais comme ça."

Ils lurent la page et me serrèrent dans mes bras.

Maintenant que j'avais découvert le passé, j'allais pouvoir être quelqu'un du présent.

Repartir de la plante morte pour refleurir à nouveau. Car lorsqu'une plante meure, attendez patiemment, et observez-la bien. Si vous faîtes bien attention à elle, dîtes-vous bien une chose. Elle a toujours une petite tige, microscopique qui finira par prendre sa place. Car jamais ne meurt ce qui vit.

Parfois, c'est pour cela qu'on a besoin de fermer le livre et d'en prendre un autre. On ne change pas de collection pour autant. On démarre juste le tome 2 au chapitre 1.

6 Mois Après L'Accident - Après

Brianna attrapa le dernier carton qui lui appartenait. Elle ne devait pas l'oublier. Surtout pas lui. Elle le mit dans le coffre de sa nouvelle voiture. Elle n'avait pas grand chose à prendre.

"-C'est le grand départ, alors? lui demanda Cassandra.

-Ouais, répondit Brianna. Mais je reviendrais! Tu n'es toujours pas débarrassée de moi!

Carmen, une vieille du village qui passait par là ria aux éclats en entendant Brianna.

-Tu pars déjà?

-Oui. Je ne vais pas tarder."

Ses relations avec quelques habitants s'étaient bien améliorées. Il n'y en avait plus tellement qui gardaient de la rancœur contre elle. C'était normal. On ne pouvait pas être aimé par tout le monde. Cassandra et Brianna étaient devenues meilleures amies. Mais Bree n'aurait jamais eu à l'idée d'emmener son amie, ivre un soir. Elle avait déjà perdue une meilleure amie comme ça, ça lui avait amplement suffit. Certes, Brianna ne savait pas si dans les dernières secondes de sa vie Sydney l'avait détesté ou pas, ou même que lui disait elle au moment de l'accident. Elle ne le saurait probablement jamais. Mais elle avait appris à vivre avec des cicatrices, maintenant. Certaines étaient plus grosses que d'autres, mais il fallait s'y faire. Ainsi est la vie.

Quelques larmes après, Brianna s'assit au volant de sa voiture flambant neuve. Elle fit un dernier au revoir à ses parents, puis elle avança. Elle vit ses parents et les habitants de Cleecity rétrécir de plus en plus dans son rétroviseur jusqu'à ne plus les voir. Elle se retrouva sur la nationale. La fameuse nationale. L'hôpital était en bordure. Désormais, elle n'avait plus besoin d'y aller. Le Dr. Scott avait été fou de joie lorsqu'elle avait atteint les 100% de réussite à ses tests.

Elle passa à côté du panneau de signalisation juste avant le virage de l'accident. Puis, elle pensa à elle et Sydney, six mois plus tôt, secourues grâce au coup de fil de Pete. Il lui avait sauvé la vie. Elle aurait dû mieux le connaître dès le début, et ne pas le juger aussi vite. Ils étaient devenus amis, eux-aussi.

Bree s'en voulut d'avoir voulu mourir juste après son accident. Elle comprenait désormais combien la vie était quelque chose de rare et de précieux. Plus précieux que tout l'or du monde. Plus précieux que le luxe. Plus précieux.

Elle reconnut la maison plain-pied que lui avait financé ses parents lorsqu'elle leur avait dit qu'elle avait besoin de changer d'air. Elle ouvrit sa portière, sortit. Puis vit que sa voisine sortait sa petite fille d'un siège à réhausseur. La femme se retourna vers elle, et Bree ressentit le même frisson que lorsqu'un souvenir venait repeupler sa vie. Comme quoi, elle avait encore des souvenirs à retrouver. Toutes deux se reconnurent.

Bree accourut vers la femme méfiante qu'elle avait insulté le soir de l'accident en sortant de la boîte.

"-Désolée. Je vais tout vous raconter."

Et Brianna se relança dans son discours sur ces derniers mois. La femme l'écouta et lui pardonna.

On peut faire du mal. On peut. Mais on peut aussi se recentrer. Revenir en arrière, et tout recommencer. Il n'est jamais trop tard. Et on pardonnera toujours à un cœur honnête et sain.

2 Ans Plus Tard - Après

Bree se leva à 7 heures, comme tous les matins pour aller à la fac à 8 heures. Elle avait repris ses études lorsqu'elle avait emménagé ici, un an et demi plus tôt. Bien sûr, elle était revenue chez elle, à Cleecity de nombreuses fois, histoire de voir son petit ami depuis un an, mais surtout, son sauveteur, Pete.

Lorsqu'elle sortit de chez elle, Veronica, sa voisine la salua, elle emmenait sa petite fille, Vera à la maternelle.

Brianna s'approcha de la boîte aux lettres, et vit qu'elle avait reçu un courrier de l'hôpital. Elle fût étonnée, car son dernier séjour à l'hôpital datait de son amnésie. Elle déchira l'enveloppe et en sortit une feuille où se disputaient deux écritures différentes.

Chère Brianna,

Votre cas ne m'a été recensé qu'une seule fois. Depuis, toute personne amnésique ne retrouve pas totalement la mémoire. Votre idée d'aller en ville aurait pu vous aider encore plus, mais au jour d'aujourd'hui, je ne regrette toujours pas de vous en avoir empêchée. Vous m'avez suppliée, mais j'ai résisté.

Je ne sais par quel procédé vous avez opéré, mais vous avez su vous souvenir de tout. Toute votre vie, vous la connaissez, et j'aimerais que vous veniez m'en parler à l'hôpital, comme je vous l'avais promis il y a deux ans.

Amicalement,

Eleanor

PS: Je ne suis plus infirmière d'hôpital! Je viens de devenir médecin!

Bonjour Brianna,

Vous êtes venue bien des fois après votre séjour me rendre visite. Mais je ne me rappelle précisément que de deux visites. Votre dernière, qui m'a donné la satisfaction de vous voir retrouver la mémoire, mais aussi votre première visite. Lorsque vous m'avez demandé quels étaient les derniers mots de Sydney. A l'époque, je vous avais dit que je n'en savais rien. Pour je ne sais quelle raison. Mais la vérité est, et la vérité sera toujours que je connais ses derniers mots. Je n'ai pas voulu vous les donner, sûrement parce que j'étais furieux que votre amie soit décédée. Mais aujourd'hui, j'ai compris que la douleur a été la même pour tout le monde. Alors je n'ai pas voulu que mon secret me suive moi, et uniquement moi jusque dans ma tombe alors que ces mots vous étaient destinés. Ce serait une bien grave erreur et une énorme trahison pour votre amie, aussi morte soit elle. Je peux vous assurer que des morts, j'en ai vu passer, croyez-moi, mais jamais avec une telle âme. Ses derniers mots auraient pu être "Que j'ai mal!" ou autre chose de ce type qui se serait adressé à elle. Mais non. Ses derniers mots vous étaient adressés à vous. Et je suis en charge de vous les répéter.

"Dites-lui que jamais je ne lui en ai voulu. Au moment de l'accident ou ici, elle reste pour moi ma meilleure amie. Que même si je décède, ce ne sera pas de sa faute. Ni de la mienne. Ce sera celle du destin. Et dans ce cas, je veillerais sur elle, afin que le destin ne lui fasse plus jamais de mal. Elle n'aura pas eu une vie facile. Adieu."

J'espère que vous ne m'en voudrez pas de vous avoir mentit pour des choses aussi importantes que celles-ci.

Puissiez-vous trouvez le calme et la paix,

Dr. Scott, médecin urgentiste

Même si je n'étais pas d'accord avec ce qu'avait dit Eleanor du fait que j'avais entièrement retrouvé la mémoire -car je ne la retrouverais jamais entièrement- cette lettre m'a fait repensé au début de ma deuxième vie.

Ma deuxième vie qui a été ma deuxième chance. Car j'ai commis des erreurs, mais je me suis reprise. Et lorsqu'on se reprend, on a droit à une seconde chance.

Le Mot De Serlaura77 (Wattpad) Ou Celui De Laura (L'Auteure Et La Blogueuse)

Cette histoire, c'est avant tout une histoire d'un harcèlement. Tout simple. Mais voyez où ça a mené Brianna. Je ne dis pas que ça finit toujours ainsi. Bien sûr. Mais certains harcèlements peuvent aller très loin.

Même lorsque les personnes qui vous harcèlent arrêtent. Méfiez-vous. Ca peut bien revenir vous hanter. Comme Brianna. Réagissez. Parlez-en.

Si on vous harcèle, n'écoutez pas ces personnes, elles sont simplement jalouses. Vous n'avez rien de moins qu'elles. Elles n'ont rien de plus que vous. Nous sommes tous égaux. Personne n'est supérieur. Ni inférieur.

Si vous avez l'habitude de vous moquer des autres, même gentiment, faîtes toujours attention, la personne peut le prendre très très mal. Et s'il vous plaît, ne vous moquez pas. Vous pouvez vraiment bloquer la personne face à vous. Et rappelons-le, on est tous pareils. Aucune personne n'est supérieure ou inférieure à l'autre. Et ne vous moquez pas pour:

-Un physique

-Des chanteurs

-Des origines

-Des religions

-Des choix

Car ça peut parfois faire très mal. Si je vous en parle, c'est aussi parce que je sais de quoi je parle. Moi aussi, je me fais harceler. Mais le plus important, dans ce cas, c'est de ne pas être seul face à tout ça, et d'essayer de se trouver une passion pour ne pas y penser, comme moi avec l'écriture, et aussi, surtout, parlez-en. Je trouve que c'est un sujet que l'on aborde pas assez, et c'est pour cela que je vous en parle.

La plupart du temps, lorsqu'on se fait harceler, c'est à l'adolescence. C'est une étape super importante dans votre vie. Votre caractère se transforme pour plus tard. Pour après. Si vous vous faîtes harceler, et que vous vous laissez faire, vous pourriez bien devenir une personne peu sûre d'elle. Alors vraiment, encore une fois je vous le répète, mais réagissez.

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