Secret De Mer

Bonjour à tous!

Comme je vous l'avais promis, je vous poste aujourd'hui "Secret De Mer", le tout dernier livre que j'ai écris, n'oubliez pas qu'il est aussi disponible sur Wattpad.

Secret De Mer

Résumé:

Klara, une jeune Américaine de dix-huit ans fait des études pour devenir guide maritime. Passionnée de plongée et de ski nautique, elle part en mer dès qu'elle en a l'occasion. Mais un après-midi, elle fait une très étrange découverte.
Elle enquête dessus, et découvre très vite que son destin semble lié avec une jeune fille de son âge il y a près de deux siècles.

Chapitre 1

Klara ouvrit la porte. Il y avait encore des centaines de touristes dans le hall pour ce week-end. Au moins, aujourd'hui, elle ne travaillait pas. C'était ses collègues qui allaient s'amuser. Si on peut vraiment parler d'amusement. Sanna, une de ses collègues lui fit un signe de la main auquel Klara répondit.

-Tu vas faire de la plongée? s'enquit Sanna.

-Ouais, j'y vais de suite. Je suis de repos, moi...

Klara se fraya un chemin parmi la horde de touristes qui attendaient qu'on leur attribue une combinaison. Certains râlaient, d'autres étaient impatients. Il fallait arriver tôt, pour ne pas attendre.

Une fois sur la plage, Klara marcha en direction du port. Elle voulait aller jusque devant l'île, face à elle. Pour cela, elle allait devoir emprunter le bateau de plongée du centre nautique. Elle s'assit contre un plot, ses palmes devant elle, sa bouteille déjà accrochée sur son dos.

Le quai se chargea de plus en plus de touristes, et le bateau finit par arriver. Klara pu monter la première. L'avantage de ce job. Elle s'assit à l'avant. Là, elle ressentait mieux les vagues qui la submergeaient, et le vent qui la fouettait au visage.

Peu après qu'elle soit montée, un groupe d'enfants accompagnés d'une monitrice du centre nautique et d'une de leurs animatrices monta lui aussi. Klara écouta sa collègue leur expliquer comment utiliser le tuba.

Elle aussi avait été pareil un jour. A huit ans. Sur ces mêmes côtes. Elle se rappelait de la sensation qu'elle avait eu. Ce sentiment de légèreté. Cette caresse que vous donne l'eau.

La première fois qu'elle avait plongé, elle avait ressentit que ses problèmes disparaissaient. Depuis, c'était devenu une passion. Elle aimait ça. Tout ce qui la tracassait se noyait dans les profondeurs de la mer.

Le bateau démarra. Il allait à toute vitesse. Le vent fouettait le visage de Klara, et il faisait voleter ses cheveux en tous sens. Il secouait la mer.

Klara enfila ses palmes. Aujourd'hui, elle allait partir en profondeur. Elle avait chargé sa bombonne d'oxygène pour qu'elle puisse durer deux heures et demie. Pendant deux heures et demie, elle allait pouvoir oublier ses tracas et ressentir ce qu'elle aimait ressentir. Elle aimait le fait qu'elle était une simple personne parmi des milliards. Elle aimait l'idée qu'elle était comme un seul grain de sable dans tout le désert du Sahara.

Mais c'était sans compter qu'elle allait faire la plus grosse découverte de sa vie.

Chapitre 2

Klara fit un plongeon parfait. Dès que son corps atteint la surface de l'eau, elle se sentit tout de suite plus légère. Elle avait pas mal de problèmes en ce moment, et au moins, ça lui permettait d'oublier.

Le petit groupe d'enfants plongea lui aussi, mais il ne prenait pas la même direction qu'elle.

Une fois seule, Klara plongea une bonne fois pour toutes. L'eau turquoise qui s'étendait face à elle était comme un nouvel horizon. Un nouveau chemin. De nouvelles possibilités. Les poissons autour d'elle nageaient dans un accord parfait. Des oursins étaient accrochés au rochers nombreux.

Klara n'était jamais venue jusqu'ici. C'était une première. Elle découvrait cet endroit. Elle l'avait simplement apprivoisé sur des cartes. Mais il avait l'air parfait. En tous cas, parfait pour oublier des problèmes aussi gros que l'océan pouvait être vaste.

Elle s'enfonça. L'eau devint plus foncée. Elle devait se trouver à une dizaine de mètres de profondeur, maintenant.

Des anémones jonchaient des rochers. Elle vit toutes sortes de créatures en sortir. Elle trouvait ça beau. Elle aimait avoir l'impression qu'il y avait des millions d'espèces sur Terre. Des millions d'individus. Elle aimait ça. Au fur et à mesure, l'eau lui semblait plus chaude. Cela faisait combien de temps déjà qu'elle était sous l'eau? Elle jeta un regard vers sa montre sous marine. Une heure. Il lui restait une heure et demie. Elle continuait encore à avancer en regardant sa montre lorsque son pied tapa dans quelque chose. Elle fut prise de panique. Elle baissa les yeux et vit... Une épave d'un navire!

De toute évidence, il était ancien. Elle avait été dans le lycée maritime de la côte, et elle s'était spécialisée dans les fouilles océaniques. A la fac, elle avait travaillé exclusivement sur ça. Des navires et des épaves? Elle n'avait vue que ça. Elle les avait tous décortiqué un à un. Apprenant même ceux qui n'étaient pas au programme. Mais celui-ci? Elle n'en avait pas entendu parler. Le seul navire qui ai été découvert sur la côte était le Loup Des Mers. Mais il ne pouvait pas y en avoir encore d'autre! Les experts avaient fouillé toute la zone! Mais pourtant, elle avait bien une épave sous les yeux!

Elle s'approcha prudemment, toucha le bois. Il était fragile. Elle se mit en tête de trouver le nom de ce bateau. Par endroits, il restait de la couleur. Le nom y était aussi. Il ne restait presque plus rien des lettres, et c'était difficilement lisible, mais en se concentrant, Klara trouva. L'Océane.

Il fallait immédiatement qu'elle remonte et qu'elle fasse part de sa découverte.

Chapitre 3

-Et vous êtes vraiment sûre d'avoir vu une épave du nom de... "L'Océane"? demanda le fonctionnaire du service des découvertes maritimes.

C'était quelques heures plus tard. Klara avait immédiatement été déclaré ce qu'elle avait vu. On l'avait envoyé à des tas de services, et à chaque fois, on la renvoyait autre part. Ce la faisait depuis deux heures qu'elle faisait des aller retours dans le bâtiment maritime de la baie. Apparemment, personne n'était assez qualifié pour lui dire qu'ils allaient partir le fouiller. Enfin... C'est ce qu'ils disaient tous. Mais Klara voyait bien qu'en fait, ils ne l'écoutaient pas du tout. Ils la prenaient pour une écervelée qui n'avait rien à faire de son Jeudi soir.

L'homme disparut quelques instants. Il entre dans une pièce derrière son bureau, puis ferma la porte blanche en alu. Il rouvrit quelques minutes plus tard, environ cinq minutes, un sourire factice sur son visage. De toute évidence, il la prenait pour une demeurée.

-Je regrette, mais nous avons déjà fouillé toute la côte. Il n'y avait rien d'autre que le Loup Des Mers. Etes-vous sûre de l'avoir vue?

-Mais puisque je vous le dis! tempêta Klara.

-Bon... Nous allons traitez votre déclaration. On vous rappellera peut-être.

Klara sortit du bureau. Il n'allait pas la rappeler de toute évidence. Il lui avait dit ça pour qu'elle le laisse tranquille. Il n'allait même pas se donner la peine de chercher.

Elle ne pouvait pas prouver que l'épave était sous les océans. Elle ne pouvait rien faire. Personne n'allait la croire. Tout le monde savait qu'il y avait eu la fouille. Même elle, elle le savait. Mais dans ce cas, comment cela se faisait-il qu'il reste cette épave?

Ce soir-là, Klara s'assit face à son ordinateur. Lorsque ses parents l'appelèrent pour dîner, elle ne répondit même pas. De toute façon, les conversations à table n'étaient jamais vraiment très brillantes depuis quelques temps. Elle rechercha sur Internet L'Océane. Mais il n'y avait aucun résultat. A tel point que Klara commença à se demander si elle n'était pas devenue folle. Il n'y avait qu'une chose à faire. Demain, en terminant sa journée de travail, elle allait retourner à l'endroit où elle avait vu l'épave. Mais elle ne comptait pas y aller seule.

Au moins, s'ils étaient deux, peut-être qu'on les écouterait plus facilement.

Chapitre 4

Klara se dirigea sur le pont. Sa combinaison était encore un peu humide. Mais ce n'était pas bien grave, parce que dans une vingtaine de minutes, elle allait retourner dans l'eau. Toute la matinée, elle avait essayé de bien se concentrer. De bien montrer à un groupe d'amis d'environ 16/17 ans comment faire du ski nautique. Mais tout le temps, elle pensait à cette épave.

La veille au soir, elle avait fini par appeler Jason, son petit-ami. Il avait accepté de venir voir après sa journée de travail. Il était un peu plus âgé qu'elle. Il avait deux ans de plus. Il travaillait dans une boutique de vêtements masculins. Par conséquent, il n'avait pas pu se libérer avant 17h30. Et encore, il avait donné tout le boulot au petit stagiaire qui parlait tout bas, et avait une articulation très spéciale.

Il l'attendait déjà. Lui qui avait dit qu'il arriverait probablement en retard... Remarque, il était aussi passionné de plongée que Klara. Un peu moins, certes, mais c'était déjà beaucoup.

-Alors ta journée? s'enquit Jason, après qu'ils se furent embrassés.

-J'ai donné un cours de ski nautique... Et comme d'hab'... Personne n'arrivait à tenir...

-C'est quasiment impossible! Mais tu leur as tellement bien expliqué qu'ils ont fini par comprendre.

-Je n'avais pas tellement la tête à ça... Je suis préoccupée par cette épave...

-Tu es sûre que...

-Oui je suis sûre qu'elle est là! Pourquoi Est-ce-que vous doutez tous de ce que je vous dis! Tu verras bien que l'épave y est!

-T'énerves pas... Ah! Ca y est, le bateau de plongée arrive!

-C'est pas trop tôt.

Klara s'en voulait d'être aussi désagréable avec son petit-ami, mais elle n'y pouvait rien. Elle n'aimait pas qu'on doute d'elle. Encore moins que ses proches doutent d'elle. Elle n'était pas folle! Elle l'avait vu, cette épave!

Elle monta la première dans le bateau vert et jaune et elle s'assit sur un des bancs en bois à l'avant.

Elle aimait cette première secousse, ce premier vent que prenait le bateau. Elle aimait tout dans la plongée. Le voyage autant que le plongée en elle-même.

Une fois arrivée à bon port, elle se jeta dans l'eau. Cette fois, il n'y avait pas de groupe d'enfants. A cette-heure-ci, il n'y avait que les habitués de la plongée qui allaient explorer les fonds marins.

Elle fit signe à Jason de la suivre. Il s'exécuta. Elle s'enfonça presque immédiatement, il ne fallait absolument pas qu'elle le rate. Soudain, elle vit le mat, autrefois puissant, aujourd'hui, trempé d'eau et dans un triste état.

Jason s'approcha. Il toucha le bois. Puis, il s'engouffra à l'intérieur des restes de l'Océane. Klara n'avait pas osé. Elle avait une peur bleue qu'une quelconque créature des mers ne soit logée à l'intérieur.

Cinq minutes s'écoulèrent avant que Jason ne réapparaisse. Il avait probablement fait le tour du navire. Il lui fit signe qu'elle pouvait aussi venir. Elle s'exécuta et s'approcha du navire. Le lieu qu'elle découvrit en tout premier sembla être la calle. Elle vit d'énormes caisses, et de grosses malles en bois avec une fermeture plutôt robuste car elles étaient toujours fermées malgré les années.

Elle continua son exploration en remontant. Devant elle s'étendait un immense couloir. On voyait qu'auparavant, les murs avaient été rouge bordeaux. Elle s'engouffra dans une pièce aux murs roses pâles. Les meubles abimés étaient en bois. Des vêtements en dentelle et en soie étaient entassés au sol. Elle s'approcha d'une commode et l'ouvrit. Elle vit une boîte en métal fermée. Elle était insubmersible, donc ce qu'il y avait à l'intérieur serait abimé par le temps, et non pas par l'eau, ce serait donc récupérable, non? Alors elle s'empara de la boîte. Elle n'était pas très lourde. Jason la dévisagea. Mais au moins, ça lui ferait une preuve. Et puis, de toute façon, la propriétaire (vu les objets divers de la chambre, c'était probablement à une femme) ne le découvrirait jamais. Vu l'état du navire, elle était décédée depuis longtemps, même si elle avait survécu à la noyade.

Elle fit signe à Jason que c'était bon pour aujourd'hui, et qu'ils reviendraient encore visiter d'autres endroits du bateau. Ils s'échappèrent de l'Océane, autrefois imposante sur les mers, aujourd'hui, terrassée par l'eau, puis ils se dirigèrent vers le bateau de plongée pour revenir sur la côte.

Chapitre 5

Klara s'affala sur son lit. Pour le moment, elle n'avait pas sommeil. Ca tombait bien, parce qu'elle avait de la lecture. Elle ouvrit la boîte en métal. Elle eu du mal, il faut l'avouer, mais elle finit par réussir. A l'intérieur, elle découvrit un carnet abimé par le temps. Par chance, il n'avait eu aucun contact avec l'eau, sinon, l'encre du stylo plume se serait effacée.

Lundi 15 Février

Ils ont décidé que nous partirions pour aller le rencontrer au moins de Mai. Ce sera la quatrième traversée du navire, ai je entendu. Mes parents sont impatients. Ne comprennent-ils pas qu'ils sont en train de se débarrasser de moi pour me marier à quelqu'un que je ne connais pas? Sont ils assez fous pour aller jusqu'au bout?

Mardi 17 Mars

Je n'ai pas pu écrire avant. Personne ne m'en laisse vraiment le temps. Ils courent. Ils rangent. On a l'impression de faire un long voyage. Mais non. Lorsque l'on part en voyage, on est heureux. Et moi, je ne suis pas heureuse. Suis-je la seule à ne pas être heureuse de partir? Je crois bien que oui. Ils choisissent mon destin. Je ne veux pas. J'essaie de trouver quelque chose qui ferait tout arrêter. Mais non. Rien ne me vient. Je suis obligée de partir.

Jeudi 28 Avril

Hier, mère a été acheté les robes. Elles coutaient énormément chères. Je ne comprends pas. Pourquoi veut on me marier à un bourgeois riche que je ne connais pas sous le prétexte de ramasser la richesse, quand dès que ma famille a un peu d'argent, elle le dépense? Je ne comprends pas. Mais de toute manière, je n'ai pas mon mot à dire. N'allez pas croire que je n'ai pas protesté. J'ai essayé. Mais c'était vain. Personne ne semble remarquer que ce voyage me fatigue, me détruit, me terrifie et me blesse.

Nous partirons du manoir Lundi matin. Puis, nous arriverons à Londres et nous serons hébergés chez les Scott, des amis de mes parents. Ce sera ma dernière vue de l'Angleterre... Nous embarquerons à bord de l' Océane Mercredi. Tout cela est tellement proche. Tellement terrifiant.

Mardi 4 Mai

La demeure des Scott se situe près du port. Ma mère m'a emmené voir l'Océane. Ce navire est plus grand encore que ce que l'on m'a raconté. Il est tellement majestueux qu'il terrifie. Il me fait peur. Il a l'air tellement solide qu'aucune mer ne pourrait avoir raison de lui, me parait-il.

Lorsque je le voie, j'ai une sensation étrange. Désagréable. C'est lui qui m'emmènera là où je ne veux pas aller. Je suis rongée de l'intérieur. Je ne parle plus. Je ne mange plus. Plus rien ne me plait. Je n'ai plus gout à la vie. Mais personne ne semble le remarquer, encore une fois.

Klara était en train de s'assoupir alors elle posa le journal sur son bureau, à côté de l'ordinateur. Il lui restait encore de la lecture. Le journal était épais. Et même si la moitié était vide, il y avait énormément de lecture. Pour le moment, elle n'avait ni nom, ni époque. Mais il devait dater d'environ deux siècles. En tous cas, elle savait qu'il partait d'Amérique. Il allait vers le fiancé de cette jeune fille, mais qui était-il? Et surtout, d'où venait-il? Car une fois que Klara le saurait, elle aurait résolut le problème de la destination. Elle aurait donc le trajet.

Chapitre 6

C'est par sa mère que Klara fut réveillée le lendemain matin. Sa mère ne venait jamais la réveiller. Elle jugeait Klara assez vieille pour se réveiller seule. A dix-huit ans, sa mère jugeait qu'elle était libre de faire ce qu'elle voulait.

-Ce soir, j'ai invité Gray à dîner, lui annonça sa mère.

-Pourquoi? Pour essayer de m'arranger avec lui parce qu'il te paraît être le gendre idéal? Non. Moi je ne l'aime pas! Il est très sympa, très drôle, il est tout ce qu'on veut mais il ne m'intéresse pas!

-Lui, au moins, il a un avenir sûr qui est tracé face à lui. Il a les pieds sur Terre!

-Et alors? C'est ma vie! J'ai le droit de faire mes choix! Et arrête de parler de Jason comme ça! Tu ne l'aimes pas. Et alors? Tu me dis toujours que je suis libre mais non! Tu me dis ça pour avoir la conscience tranquille.

Klara s'extirpa de son lit, puis se rua dans la cuisine. De toute façon, ça ne servait à rien d'essayer d'avoir une discussion avec sa mère. Elles avaient déjà parlé des tonnes de fois. Mais sa mère s'entêtait à penser que Gray était le gendre parfait.

Elle sortit sur la terrasse et s'assit sur une des chaises de jardin en bois. De là où elle était, elle pouvait apercevoir un magnifique voilier.

Son histoire lui fit un peu penser à celle de la fille au journal, dans le fond. Le bateau et le voyage en moins. Les parents de la fille la forçaient pour récolter un maximum d'argent. Pour elle, c'était le cas. Bien que ses parents lui assurent qu'ils seraient parfaits tous les deux, elle savait bien que pour eux, ce qui serait parfait, ce serait de ramasser de l'argent. Les dollars. Il n'y avait que cela qui intéressait les parents de Klara. Ils s'en fichaient du bonheur de leur fille, tant qu'ils auraient de l'argent au bout. La seule chose que la fille et Klara semblaient ne pas avoir en commun, c'était le fait que Klara était déjà amoureuse. Enfin, pour le moment, il était trop tôt pour savoir si la fille au journal était, elle aussi amoureuse...

Chapitre 7

Le soleil du crépuscule pénétrait dans la chambre de Klara par le fenêtre de toit à côté de son lit, et lui servait d'éclairage. Depuis le début de l'après-midi, Klara en avait découvert, des choses, dans le journal. Elle avait décortiqué chaque phrase, chaque mot, craignant de passer à côté de quelque chose. Elle avait noté chaque information.

Elle avait appris que la fille s'appelait Bridget McClee. Qu'elle vivait avec ses parents dans un manoir près de Wales. Cette fille avait elle aussi dix huit ans, et devait être mariée avec un homme de vingt-huit ans. Ce n'était pas le cas de Gray. Encore heureux. Klara avait aussi appris que le bateau était rempli au maximum. Des sans papiers étaient même allés jusqu'à entrer clandestinement. Et ils ne s'étaient pas fait repérés. C'était bien cela, le problème. Elle avait rencontré un de ces clandestins. Elle tomba amoureuse de lui, et elle le présenta à ses parents. Il leur fit bonne impression. Et puis, quand ils apprirent que Bridget était amoureuse de lui, ils changèrent de ton avec lui.

Et puis, ça s'arrêtait là. Plus rien. Les pages étaient vides, jaunâtres à cause du temps qui ne les avait pas épargné. Mais rien de plus. Après, l'histoire s'arrêtait là.

Klara était presque vexée. Frustrée. Comment ce journal se trouvait alors dans une épave? Et si l'Océane n'avait jamais coulé? Si ce n'était pas un passager qui l'avait emporté avec lui, mais ce passager n'était pas Bridget? Et si le garçon qu'aimait Bridget l'avait sauvé et qu'elle n'avait plus rien à raconter? Ces pages vides n'évoquaient rien à Klara. Une plongée vers l'épave s'imposait. Mais avec elle, elle prendrait un appareil photo étanche. Comme ça, elle prouverait que l'Océane était bien là.

-Klara, cria sa mère alors, Gray est arrivé, on va passer à table!

Elle n'avait pas envie. Alors comme Bridget avait sûrement dû le faire, elle ne répondit pas, sortit de sa chambre, et descendit par les escaliers de service. Elle entendit sa mère monter. Et, affolée, demander où était sa fille. Au moins, l'inquiétude lui servirait de leçon. Son père avait compris, lui. Il était déçu, mais au moins, il ne se mêlait plus de ça. Sa mère allait comprendre. Il le fallait bien de toute façon. Parce que Klara aimait Jason. Et c'était comme ça. Et pas autrement. Personne ne pourrait jamais la faire changer d'avis.

Chapitre 8

Klara courut vers la plage. Elle avait enfilé sa combinaison de plongée. Elle savait combien il était dangereux d'y aller en pleine nuit. Et alors? Elle savait plonger. Elle s'y connaissait.

L'avantage de travailler ici, c'est que, du coup, elle avait son propre zodiac. Elle le prit, le démarra puis partit à toute vitesse. Elle arriva très vite juste au-dessus de l'épave. Elle s'approcha.

Elle plongea. L'eau était froide à cette heure-ci. Mais ça faisait du bien. Elle s'approcha de l'épave. Pénétra à nouveau dedans. Désormais, elle n'avait plus tellement peur de rentrer dedans. Elle continua d'avancer et se retrouva dans une immense salle au murs bleus et dorés. Au sol... Elle ne voulait même pas regarder. C'était horrible. Terrifiant. Des centaines de squelettes étaient disséminés çà et là. Brrrrrrr... Dire qu'autrefois, ils avaient été des passagers... Désormais, ils n'étaient plus que des âmes perdues, prisonnières dans ce navire qui n'inspirait plus aucune crainte.

Le plus important, pour Klara, c'était de découvrir si Bridget était vraiment à bord. En lisant son journal, Klara en avait conclu qu'elle devait s'habiller avec des vêtements riches et porter des bijoux précieux. Mais n'ayant que ces informations, face à tous ces cadavres, ça ne lui était pas d'une grande aide... Elle n'avait rien pour les identifier. Elle allait devoir les fouiller. Ca risquait de prendre du temps. Mais elle avait du temps devant elle, non? D'ailleurs, pendant combien de temps lui restait-il de l'oxygène?

Lorsqu'elle regarda, elle fût prise de panique. Sous le coup de la colère, au port, elle avait oublier de recharger sa bouteille. Il ne lui restait qu'une trentaine de minutes. Sachant qu'en plus, pour remonter, il fallait qu'elle respecte les paliers de respiration. A la profondeur où Klara était, elle en avait pour une vingtaine de minutes. Elle n'avait que dix minutes devant elle pour fouiller de fond en comble!

Soudain, une idée ingénieuse lui vînt. Comme elle n'avait plus beaucoup de temps, elle pouvait toujours prendre des photos et les étudier après. Elle sortit son appareil puis elle prit cette vaste salle, elle prit la chambre du journal, et l'épave. Elle regarda son chrono. Vingt-cinq minutes. De toute façon, elle n'aurait pas le temps de voir autre chose alors elle prit appuis au fonds marins, puis elle se lança. Elle nagea. S'arrêta dix mètres au-dessus. Nagea à nouveau. Et s'arrêta. Ainsi de suite. Lorsqu'elle remonta à la surface, elle eut beau chercher son zodiac, il n'était plus là. Il ne lui restait plus qu'à crier. Et à espérer que quelqu'un l'entende. Ce n'était pas si simple, avec la bouteille qui lui pesait sur le dos.

Elle pleurait. Elle le sentait, mais elle ne parvenait pas à distinguer ses larmes de l'eau de mer. Pourquoi était-elle partie comme ça? Qu'est ce qui lui avait pris? Elle s'en voulait. Si ça se trouve, personne ne l'entendrait, et elle finirait comme les victimes de l'Océane. Dans les profondeurs. Là où personne ne se souviendrait d'elle.

Elle cria plus fort encore que les autres fois. Sa voix était cassée. Les sanglots l'étouffaient. Elle paraissait lointaine. Comme à une autre personne. Comme si sa voix n'était pas la sienne. Sa voix résonna en écho entre les deux montagnes de la ville. Là où étaient ses proches, probablement inquiets.

Puis, plus rien. L'image s'arrêtait là. Et les pages devenaient vides. Plus cette écriture qui donne de l'espoir. Exactement comme dans le journal de Bridget.

Chapitre 9

Klara se réveilla. Autour d'elle, elle reconnut ses parents, Gray et Jason. Sa mère paraissait inquiète. Et, pour la première fois, Klara s'en voulait de l'avoir autant inquiétée. Elle n'aurait pas dû partir comme ça. Vraiment. Pas en laissant ses parents s'inquiéter, en tous cas.

-Elle est réveillée! cria sa mère.

Bien que tous ai vu Klara ouvrir les yeux, ils acquiescèrent.

-Pourquoi es-tu partie comme ça sans rien dire, ma puce?

-Je ne sais pas. Sans doute parce que j'étais énervée. Et aussi parce que je voulais résoudre un mystère.

-Tu aurais dû nous prévenir de toute cette histoire, déclara son père.

-Je sais... Mais... Ce n'est pas simple... Personne...

-On sait. Mais ne fuies pas, expliqua sa mère. Et ne vas pas en mer la nuit. Tu en as eu, de la chance! Heureusement que Jason ai décidé immédiatement d'aller vers l'Océane!

-C'est un bateau, maman, répliqua Klara.

-Avec une sacrée histoire. Juste après, les secours ont fouillé tes poches. Ils ont vu l'appareil photo, et ils les ont regardé. Quand ils ont vu ce bateau!

-Ils ont vidé le bateau de ses meubles et de ses victimes, et ils sont en train de le remonter. Ils vont en faire une reproduction pour l'exposer au Musée Maritime, expliqua Gray. On peut dire que, culturellement, tu as aidé la ville...

-Ne refais plus jamais ça, coupa la mère de Klara.

-On pourra reparler plus tard? J'ai besoin de me reposer...

-D'accord, accepta sa mère, les lèvres pincées. Je comprends.

Même si en vérité, elle ne semblait pas comprendre du tout, elle et les autres tournèrent les talons.

Chapitre 10 Ou Epilogue

Jason lui prit la main. C'était mieux comme ça. Ils étaient au Musée Maritime, fondu dans cette masse de visiteurs. Et pourtant, maintenant, ils n'étaient plus considérés comme de simples visiteurs. Ils étaient considérés comme ceux qui avaient retrouvé l'Océane. Ceux qui avaient fait resurgir un morceau du passé, un de ces morceaux de l'Histoire.

En fait, l'Histoire s'apparente à une suite d'événements fracturés. Il faut être attentif, curieux et observateur, pour les attraper. Mais quand on a trouvé un de ces fragments, la plus belle récompense, ce n'est pas le chèque que l'on vous remet, c'est la découverte qui deviendra un savoir, qui est plus beau encore.

Klara se tenait face à l'immense reproduction de l'Océane. La reproduction était immense. Mais elle était bien plus petite que le véritable navire. Quelques jours après qu'elle fût sortie de l'hôpital, elle déposa le journal de Bridget. Les experts avaient réussi à retracer toute sa vie. C'était donc pour elle que tout le monde venait voir l'Océane. Bridget était devenue "la passagère la plus importante" de l'Océane.

Cette histoire, non seulement avait ressorti des passages de l'Histoire, mais en plus, elle avait réconcilié Klara de ses parents. Elle avait notamment rapproché Klara de Jason.

Un expert avait pris rendez-vous avec Klara pour lui raconter les aventures de l'Océane, il y avait quelques jours. C'était bien il y a environ deux siècles. Klara ne s'était pas trompée là-dessus. L'Océane était déjà abîmée, cela faisait déjà presque un siècle qu'elle voguait. Elle avait fait de nombreux voyages. Très longs. Celui-ci était aussi très long. Et il risquait d'y avoir une grosse tempête. Mais on n'en était pas sûr. On pensait l'Océane invincible. Mais cette tempête était importante. Et l'Océane ne pouvait pas tenir. Tout les passagers s'étaient entassés à l'intérieur. Pensant être protégés de la tempête. Ils s'étaient retrouvés piégés. Enfermés. Leurs dernières minutes avaient dû paraître longues. Elles avaient dû être assommantes. Ecrasantes. Mais malgré tout pleines d'espoirs. Les passagers avaient dû se douter que quelque chose ne tournait pas rond. Mais ils avaient gardé espoir jusqu'au bout. Et puis, face à la tempête, qu'auraient-ils pu faire? Si l'Océane ne pouvait tenir, il n'y avait aucune chance qu'un humain y arrive. Ils avaient dû voir leur vie défiler. Impuissants, assister à ce spectacle catastrophique. Ils devaient déjà se douter de ce qu'ils adviendraient s'ils coulaient. Et ils avaient vu juste. Enfouis dans les profondeurs de la mer, personne ne les avait découverts avant. Seul la mer les savait là. Mais c'était son secret à elle. La mer a bien droit à ses secrets, elle aussi.

Lorsqu'ils y avait quelques années Le Loup Des Mers avait été retrouvé, l'Océane n'était pas dans la zone des fouilles. Mais elle datait de la même époque. Peut-être que les deux navires aviaent fait voyage ensemble? Ca, même les experts ne pourraient jamais le savoir. Seul la mer gardait ce secret pour elle seule.

Peut-être y avait-il d'autres secrets que la mer gardait-elle enfouis? On ne peux le savoir. Sauf si la mer a décidé de se confier. On peut penser tout savoir de la mer, si elle ne nous fait pas confiance, elle ne nous dévoilera jamais ses secrets passionnants.

Et c'est ainsi que se termine l'histoire de l'Océane, découverte par une jeune Américaine du même âge que l'une des passagères qui lui ressemblait énormément. C'est ainsi que la mer a révélé son Secret De Mer à elle.

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